- râpe
- râpe 1.(râ-p') s. f.1° Ustensile de ménage, fait d'une plaque de métal hérissée d'aspérités, qui sert à mettre en poudre du sucre, de la croûte de pain, etc.Fig. Donner de la râpe douce, flatter un peu.2° Râpe à tabac, râpe plate dont on se sert pour râper le tabac.3° Sorte de lime dont les sculpteurs et certains ouvriers se servent. Après quoi il prend la râpe, espèce de lime qui met l'ouvrage en état d'être poli, Dict. des arts et mét. Sculpteur.4° Terme de métallurgie. Outil dont on se sert pour ôter le sable attaché ou brasé aux objets soudés en métal.5° Terme de maçonnerie. Morceau de tôle ou de fer plat piqué que l'on passe sur la pierre après qu'elle est taillée.6° Petite râpe, espèce du genre agaric.7° Terme de médecine. Bruit de râpe, en auscultation, bruit ressemblant au frottement d'une râpe sur du bois ; on l'entend dans quelques rétrécissements des orifices du coeur.XVIe s.• Une rape à raper du formage, AMYOT Dion, 73.• On dit mesme qu'elle [Cléopatre] avoit du poison caché dedans une petite rape ou estrille creuse qu'elle portoit entre ses cheveux, AMYOT Anton. 109.Voy. râper.————————râpe 2.(râ-p') s. f.Grappe de raisin dont tous les grains sont ôtés.• Un de ces feux sans lumière que je ne concevais point d'autre nature que celui qui fait bouillir les vins nouveaux lorsqu'on les laisse cuver sur la râpe, DESC. Méth. V, 4.En général, partie de la tige des épis et des grappes qui soutient les graines.On dit aussi rafle.XVIe s.• Les rapes de leurs raisins bruslent et calcinent les lamines d'airain, et les reduisent en vert de gris, PALISSY 20.All. Rappe, grappe (voy. rafle 1). Cependant remarquez le prov. raspa, ital. raspo, qui paraissent indiquer une comparaison avec raspa, la râpe à râper.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.