- râpé
- râpé 1.(râ-pé, pée) part. passé de râper1.Usé par la râpe.• Le freux a le bec moins gros, moins fort et comme râpé, BUFF. Ois. t. V, p. 76.Fig. et familièrement. Des vêtements râpés, vêtements usés jusqu'à la corde.• Au lieu d'habits râpés et superbes comme en Italie, on voit ici des habits plus simples et toujours frais, J. J. ROUSS. Hél. II, 21.Se dit populairement d'une personne qui porte des habits vieux et usés, qui a l'air fort misérable. Il est bien râpé.————————râpé 2.(râ-pé) s. m.1° Boisson obtenue avec de l'eau jetée sur le marc, sur la râpe. Faire un râpé. Boire du râpé.Fig. Usage qu'on fait d'une chose après qu'un autre en a eu les prémices. Boire sur le râpé.2° Raisin nouveau qu'on met dans un tonneau pour raccommoder le vin quand il se gâte.Râpé de raisin, râpé-raisin, vin ainsi raccommodé.3° Râpé de copeaux, certaine quantité de copeaux, que l'on met dans un tonneau pour éclaircir le vin. .... Défende.... aux cabaretiers avoir d'un muid de vin râpé-raisin, s'ils n'ont 40 muids de vin dans leurs caves.... les râpés ont toujours été étroitement défendus à cause de leur faculté d'éclaircir les vins.... l'article IX.... interdit l'usage de ceux de copeaux, de paille et tous autres, ledit article x tolère seulement ceux de raisin comme moins dangereux, afin de faciliter la vente des baissières du vin, Arrêt du cons. du roi, 6 août 1720.4° Autre vin qu'on fait en mettant des sarments ou des branches de chêne sous le pressoir, entre les lits de raisin. Il y a des marchands de vin qui, au lieu de copeaux de bois de chêne, emploient des grappes de raisin séchées.... le vin qui a subi l'une ou l'autre de ces opérations se nomme vin râpé, Dict. des arts et mét. Cabaretier.5° On nomme aussi râpé, dans les cabarets, un mélange des restes de toutes sortes de vins, qu'on rassemble dans un tonneau, pour ne rien perdre.6° Nom donné sous l'ancienne monarchie à l'état d'officiers des ordres du roi qui gardaient leurs charges peu de temps, puis les revendaient, en conservant le droit de se parer de l'ordre et de se faire appeler commandeurs des ordres du roi ; ainsi dits, d'après Saint-Simon, du râpé de vin.• À la mort de M. Louvois, Boucherat eut le râpé de chancelier de l'ordre, dont M. de Barbésieux eut la charge, SAINT-SIMON 69, 132.• Chamillart vendit sa charge de grand trésorier de l'ordre en conservant le cordon ; Desmarets en eut le râpé, SAINT-SIMON 351, 120.XIVe s.• Saulce rappée : eschauder trois ou quatre grappes de vert jus...., Ménagier, II, 5.XVIe s.• Aucuns font ce vin qu'on appelle rappé [fait avec les raisins égrumés], dans des tonneaux defoncés d'un costé. Ajouster à ce vin-rappé la vingtiesme partie de ses raisins, du bois vert de fousteau...., O. DE SERRES 222.Râpe 2.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.