- rafle
- rafle 1.(ra-fl') s. f.1° Grappe de raisin qui n'a plus de grains. Les oiseaux ont mangé tous les grains ; il ne reste plus que la rafle. On achève d'emplir le tonneau avec des grappes de raisins dont on a ôté les grains et qu'on appelle communément rafles, Dict. des arts et mét. Vinaigrier.2° Terme de botanique. Pédoncule central ou axe d'une grappe, principalement d'une grappe de raisin ou d'un épi.Quelques-uns disent raffe, et d'autres râpe.XVe s.• Pillez, rongez jusques aux os sans y laisser rifle ou raffle, GERSON Harengue au roi Charles VI, p. 18.Ital. rappa ; piémont. rap ; de l'allem. Rappe.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. RAFLE, grappe de raisin. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.• Si amassour, si acopart [ses chefs], Si amirant, si amurafle [amassour, amirant, amurafle, sont des formes variées du mot émir] Vaillant une fueille de rafle N'ont pas conquis en leur assaut, GAUTIER DE COINSY les Miracles de la sainte Vierge, p. 421 éd. abbé Poquet.————————rafle 2.(rafl') s. f.Nom donné, dans quelques provinces, à une maladie éruptive de la vache. On la nomme aussi échauboulure, rave ou feu.XIIIe s.• Tout aussi tost si est keüe [tombée] Sa puans roffe [on lit à tort roffée], s'orde craffe, Com à poissons quand on les craffe, DU CANGE rufia..XVe s.• Oindre le visage du seigneur qui estoit mesel [lépreux], et par ce sa raffle lui charroit [tomberait] de son visage, DU CANGE raffla..• Helas ! j'ai goute miseraigne, J'ai rifle et rafle et roigne et taigne, J'ai fievre lente et suis podagre, Mir. de Ste Genev.Holl. rappe, teigne.————————rafle 3.(ra-fl') s. f.1° Action de rafler, d'enlever.• Ville prise d'assaut n'est pas mieux au pillage ; La veuve et les cousins, chacun y fait pour soi, Comme fait un traitant pour les deniers du roi ; Où qu'ils jettent la main, ils font rafles entières, CORN. Suite du Ment. I, 1.• Louis de Bade avait calculé sur notre éloignement qu'il aurait le loisir de faire une rafle en Allemagne, SAINT-SIMON 23, 6.Faire rafle, enlever tout sans rien laisser.• Les officiers, dans leurs conquêtes, sont âpres au butin ; ils font main basse d'un côté et rafle de l'autre, GHERARDI Théât. ital. t. III, Fontaine de sapience..• Et voilà qu'un moment a fait rafle de tout, TH. CORN. l'Amour à la mode, I, 5.• Vous allez chaque jour d'une ardeur vagabonde, Faisant rafle partout, de la brune à la blonde, REGNARD Ménechm. I, 2.2° Terme de chasse. Espèce de filet ou de tramail contre-maillé, pour prendre les petits oiseaux.Terme de pêche. Filet garni d'ailes, et ayant plusieurs ouvertures à chaque extrémité.3° Terme de jeu. Coup où chacun des dés amène le même point, ainsi dit parce qu'il rafle, gagne. Faire rafle.• Je ne suis pas fort en peine du temps où se tirera votre loterie, et je ne suis pas assez fou pour me persuader qu'en quatre coups j'amènerai rafle de six, BOILEAU Lett. à Brossette, 13.• Il [Louis XIV] en faisait des loteries [de bijoux précieux pour les dames], ou bien on les jouait à la rafle, et Mme de Bourgogne distribuait souvent les lots gagnés, VOLT. Fragm. sur l'hist. XXVIII.XIVe s.• Icellui Baudet et aucuns autres s'esbatoient à un jeu que l'en dit le poulain ou rafle, DU CANGE rafla..XVIe s.• Jecter une rafle, COTGRAVE .• Lorsque sentez qu'il y a à jouer de la rafle [à prendre], Contes de Cholières, f° 87, dans LACURNE.Voy. rafler.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.