- commodité
- (ko-mo-di-té) s. f.1° Qualité de ce qui est commode. Le voisinage du parc nous procure la commodité de la promenade. C'est d'une grande commodité. Avoir une chose à sa commodité.• Il fait le plan des bâtiments, exagère la commodité des appartements, ainsi que la richesse et la propreté des meubles, LA BRUY. V.• Quelques auteurs traitent la morale comme on traite la nouvelle architecture, où l'on cherche avant tout la commodité, VAUVENARGUES. Max. XXIX..• Les travaux de César ont procuré à tous la commodité de ne rien faire, DIDER. Ess. s. Claude..• Il semble d'abord qu'il entre dans les plaisirs des princes un peu de celui d'incommoder les autres : mais non, les princes ressemblent aux hommes, ils songent à eux-mêmes, suivant leur goût, leurs passions, leur commodité, LA BRUY. IX..• Ce fut en ce temps-là qu'on inventa la commodité magnifique de ces carrosses ornés de glaces et suspendus par des ressorts, VOLT. Louis XIV, 29.• Le comte de Fiesque régla les dégagements, les commodités et jusqu'aux ornements de sa maison, SAINT-SIMON 75, 229.• L'art de diriger les grands chemins à travers la montagne, en conciliant la commodité avec l'économie, VOLT. Louis XIV, 29.Au plur. Aises, agréments. Les commodités de la vie.• Nous voulons trop avoir nos commodités, BOSSUET II, Pr. de pol. 2.• On veut bien prêcher la pauvreté de Jésus-Christ, mais on veut vivre dans les commodités et l'abondance, FLÉCH. Panég. p. 369.• Répandant en charités ce qui reste de leurs commodités ou du moins de leurs nécessités particulières, FLÉCH. ib. II, p. 323.• Hermippe est l'esclave de ce qu'il appelle ses petites commodités, LA BRUY. XIV.2° Fortune aisée. Vieux en ce sens.• Jamais homme n'a eu moins que lui [d'Elboeuf] l'art de se faire plaindre dans sa misère ; la commodité ne le releva pas ; et, s'il fût parvenu jusques à la richesse, on l'eût envié comme partisan, RETZ II, 216.3° Facilité qu'offre le caractère. La commodité de l'humeur.• Ces traits flatteurs qui enlevaient le peuple d'Athènes, ces manières insinuantes qui prennent les hommes par leurs commodités ne sont plus d'usage ici, FÉN. XIX, 120.4° Temps opportun, occasion. Faites cela à votre commodité.• La confession, si l'on en a la commodité, PASC. Prov. 10.• Ma soeur devait vous en faire un récit plus exact à sa première commodité, PASC. Lett. 4.• Voici le fer encor destiné pour sa perte ; Mais la commodité ne s'en est pas offerte, ROTR. Bélis. III, 5.• .... Et leurs jambes [des souris] coupées Firent qu'il les mangeait à sa commodité, Aujourd'hui l'une et demain l'autre, LA FONT. Fabl. XI, 9.5° Service de voitures ; occasion de message.• Avez-vous une commodité pour aller là ? Je vous enverrai par la première commodité un ouvrage, BOSSUET Lett. 78.• À toutes les demi-heures il part de ces commodités qui vont...., REGNARD Voy. de Flandre..6° Au plur. Lieux d'aisances.• La princesse d'Harcourt ne se faisait faute de ses commodités au sortir de table, qu'assez souvent elle n'avait pas le loisir de gagner, et salissait le chemin...., SAINT-SIMON 113, 230.Commodités à l'anglaise, siége dont le tuyau s'ouvre et se ferme à volonté à l'aide d'un tampon mobile.PROVERBE On n'a pas toutes ses commodités dans ce monde.XVe s.• Tandis que ils avoient lieu et commodité, Bouciq. II, ch. 25.XVIe s.• Montgommeri avoit depesché le capitaine la Meausse avec cinq barques chargées de poudre et autres commoditez, D'AUB. Hist. II, 50.• Pour très grand ornement s'acompte le bon voisin, à cause des infinies commodités qu'on reçoit de sa douce et vertueuse conversation, O. DE SERRES 9.• Il ne pouvoit bonnement prendre la peine d'aguetter ses commodités, comme font les jeunes gens, DESPER. Contes, X..• Y a-t-il profit, y a-t-il commodité, y a-t-il grandeur qu'on deust achepter si cherement ?, CONDÉ Mémoires, p. 675.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.