- commode
- commode 1.(ko-mo-d') adj.1° Qui se prête à l'usage requis ; qui offre des facilités ; qui est favorable. Habit commode. Maison commode. Nous ne sommes pas ici dans un lieu commode.• Jamais l'occasion.... Ne s'offre assez commode aux poltrons comme toi, ROTR. Bélis. III, 5.• Il y a cela de commode qu'on peut supposer que les morts sont gens de grande réflexion, FONTEN. à Lucien..• L'Égypte était le pays le plus riche, le plus commode, BOSSUET Hist. III, 3.• Ils [les Carthaginois] ne cessèrent depuis de faire de nouveaux desseins sur une île [la Sicile] si commode à leur assurer l'empire de la mer que leur république affectait, BOSSUET ib. I, 8.Vie commode, vie agréable et tranquille, et aussi, vie dans laquelle on a l'aisance, les commodités.• Ce n'est point l'or et l'argent qui procurent une vie commode, c'est le génie ; un peuple qui n'aurait que ces métaux, serait très misérable, VOLT. Louis XIV, 30.Cela est commode comme une chambre basse, c'est-à-dire cela est à portée.Ironiquement. C'est commode, se dit à quelqu'un qui a trop de sans-gêne, ou d'une chose faite trop sans façon.2° D'un caractère facile et qui ne gêne pas les autres.• Personnes commodes, agréables, riches, qui prêtent et qui sont sans conséquence, LA BRUY. VIII.Être commode à vivre, être d'une humeur facile.Cet homme n'est pas commode, c'est un homme sévère, exigeant, ou bien avec lequel on ne peut plaisanter.Substantivement.• La gouvernante n'aurait voulu faire la commode qu'en tout bien et tout honneur, HAMILT. Gramm. 9.3° Relâché. Dévotion, morale, doctrine commode.Mari commode, mari qui souffre les déportements de sa femme, ou même qui s'y prête.• Si, pour vous plaire, il faut n'être jamais jaloux, Je sais certaines gens fort commodes pour vous, Des hommes en amour d'une humeur si souffrante...., MOL. Fâch. II, 6.Dans le même sens, ou à peu près. Une mère commode, une mère qui se prête aux galanteries de sa fille.4° S. m.• Il faut distinguer trois choses, le nécessaire, le commode, le superflu. le nécessaire que la raison demande ; le commode que la sensualité recherche ; le superflu dont l'orgueil se pare et qui entretient le faste, BOURD. Pensées, t. II, p. 493.XVIe s.• La petitesse de la ville et la force du chasteau leur sembloit estre commode pour la defense et seureté de leurs personnes, CONDÉ Mémoires, p. 549.Berry, c'mode ; bourguig. quemode ; espagn. et ital. comodo ; du latin commodus, de cum, et modus, mesure, convenance (voy. mode).————————commode 2.(ko-mo-d') s. f.1° Espèce d'armoire, en forme de bureau, dont le dessus est de bois ou de marbre, avec des tiroirs pour y renfermer du linge et des habits.2° Anciennement, sorte de coiffure.• On portait dans ce temps-là des coiffures qu'on appelait des commodes, qui ne s'attachaient point, SAINT-SIMON 525, 246.Commode 1. Dans un dictionnaire de 1760, on dit que c'est un meuble d'invention nouvelle et que sa commodité a rendu bien vite très commun.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.