- mars
- (mars') s. m.1° Terme du polythéisme. Le dieu de la guerre.Par extension, la guerre elle-même.• Ceux à qui la chaleur ne bout plus dans les veines, En vain dans les combats ont des soins diligents ; Mars est comme l'amour ; ses travaux et ses peines Veulent de jeunes gens, MALH. II, 12.• Assez d'autres.... Suivront aux champs de Mars ton courage rapide, BOILEAU Epître I.Les travaux de Mars, le métier de Mars, la guerre.• Lorsqu'au métier de Mars les jugements s'égarent, Les fautes que l'on fait à peine se réparent, TRISTAN Panthée, V, 5.Les favoris de Mars, les guerriers, les conquérants.• Chaque climat produit des favoris de Mars, BOILEAU Epître I.Mars se prend aussi pour un guerrier.• Ce jeune Mars qu'on loue a su jadis te plaire, CORN. Cid, IV, 2.Délassements de Mars, sorte de jeu de tableaux qui représente les diverses combinaisons de la guerre.École de Mars, école instituée en 1794, qui avait pour but de donner à six jeunes gens de chaque district, envoyés à Paris sous le nom d'élèves de Mars, une éducation révolutionnaire et les connaissances d'un soldat républicain.En ces sens, Mars prend une grande M.2° Une des planètes. La révolution de Mars autour du soleil dure 687 jours, sa distance au soleil est d'environ 25,000,000 de myriamètres, et son volume est le 16e de celui de la terre.• Mars n'a rien de curieux que je sache ; ses jours sont de plus d'une demi-heure plus longs que les nôtres, et ses années valent deux de nos années, à un mois et demi près, FONTEN. Mondes, 4e soir..En ce sens, Mars prend une grande M.3° Nom ancien du fer. Safran de Mars. Teinture de Mars.En ce sens, Mars prend une grande M.4° Le troisième mois de l'année (avec une m minuscule).• De fleurs en mars ne tiens compte, non plus que de femme sans honte, LE ROUX Dict. comique..Cela vient comme mars en carême, cela vient à propos, ou bien cela ne manque pas d'arriver chaque année (voy. carême).5° Espèce de papillon de jour (genre nymphalie).6° S. m. pl. Les mars, les grains qu'on sème au mois de mars.XIIIe s.• Bois à couper en auge, ou vignes prestes à vendangier, ou blés ou mars près à seier, ou prés à fauchier, BEAUMANOIR XIII, 11.XVe s.• Yssit du ciel plusieurs grans esclas de tonnoire, espartissemens [éclairs] et merveilleuse pluye, qui esbahit beaucoup de gens, pour ce que les anciens dient tousjours que nul ne doit dire helas s'il n'a ouy tonner en mars, Chron. scand. de Louis XI, p. 150, dans LACURNE.• Je croy que vous venez requerir la bataille à certain jour nommé ; mais je cognois Monseigneur à tel qu'il ne vous y fauldra ne que mars en caresme, MENARD Hist. de Guesclin. p. 409, dans LACURNE.XVIe s.• Du genre humain, veuillez avoir pitié, En permettant que le puissant dieu Mars Mette au fourreau dagues et braquemars, J. MAROT V, 57.• Quant aux mots mars et tremès, l'un precede du mois de mars, dans lequel, pour tous delais, telles semences se font ; et l'autre, de ce que dans trois mois elles sont moissonnées, O. DE SERRES 119.• En icelle [année] les kalendes furent trouvées par les breviaires des Grecs ; mars faillit en quaresme, et fut la my aoust en may, RAB. Pantagr. II, 1.• Nous ha allegué mars comme mois de ruffiennerie ; ouy, respondit Pantagruel, toutefois il est toujours en caresme, RAB. p. 144, dans LACURNE.• Mars venteux et avril pluvieux Font le may gay et gracieux, LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 109.• Quitte serain, fuis les brouillards, Neiges, vent et soleil de mars, LEROUX DE LINCY ib..• Taille tost, taille tard, Rien n'est tel que la taille de mars [pour la vigne], LEROUX DE LINCY ib. p. 110.• Brouillards en mars, gelées en mai, LEROUX DE LINCY ib..• Mars sec et chaud remplit cuves et tonneaux, LEROUX DE LINCY ib..• Tu semes tes melons en mars, moi en mai, j'en mangerai quant et toi [en même temps que toi], LEROUX DE LINCY ib..Berry, mâr ; bourg. ma ; provenç. mars, martz ; espagn. marzo ; portug. março ; ital. marzo ; du lat. Mars ou Mavors, Mamers, dans la langue des Osques, Marmar, dans le Chant arval ; l'étymologie en est obscure et disputée.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREMARS. Ajoutez :PROVERBE Taille tôt, taille tard, Rien ne vaut la taille de mars, vieux dicton rural, dans le Bien public, 3 août 1875, 2e page, 5e col.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.