- bourg
- (bour ; le g ne se fait pas entendre, bien que l'Académie dise qu'on prononce bourk'. Cette prononciation, qui n'a plus pour elle l'usage, n'a par conséquent rien qui la justifie. Devant une voyelle, plusieurs prononcent le g comme un k : un bourg étendu, un bour-k étendu ; d'autres disent : un bour étendu. Au pluriel l's ne se lie pas : des bourgs étendus, dites : des bour-étendus ; cependant plusieurs prononcent en liant : des bour-z étendus) s. m.Grand village où il se tient des marchés.• Ils habitaient un bourg plein de gens dont le coeur Joignait aux duretés un sentiment moqueur, LA FONT. Phil. et B..Bourg pourri, petit bourg d'Angleterre, qui, ayant le droit d'envoyer des membres au parlement, n'usait de ce droit que sous le bon plaisir de quelque grand seigneur, ou en trafiquait.XIe s.• Quatre homes ou de burt ou de vile, Lois de Guill. 43.• Gesir [nous] pourrons au burc de St Denise, Ch. de Rol. LXXV.XIIe s.• [Il] Ne trove borc ne castel qu'il nen praigne, Ronc. p. 1.• Ardant irons ses viles, ses chastiaux et ses bors, Sax. XXVII.• Mais um faiseit les portes del burc tutes guaitier, Th. le mart. 49.• Là o [où] estoient li champ et li maisnil, Les beles viles et li borc seignori, Croissent li bois, ronces et aubespin, La mort de Garin, 2939.XIIIe s.• Com se il fussent né au bour à St Denis, Berte, V.• Bours et chastiaux et villes, fermetés et destrois, ib. LXI.• Li Grifon avoient mandé que il venist à la serre lorsque il seroit anuitié, et il le meteroient ou bourc, H. DE VALENC. XXIV.• Maintenant se prist le roy à fermer [fortifier] un neuf bourc tout autour le viex chastiau, dès l'une mer jusques à l'autre, JOINV. 269.Bourguig. bor ; provenç. borc ; espagn. burgo ; ital. borgo ; du latin burgus, reçu dans la langue latine dès le IVe siècle, et qui se rattache à l'ancien haut-allemand burg, goth. baurgs, lieu fortifié. Il y a aussi, dans le celtique, borg, qui est gaélique. Comparez en grec, une tour.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. BOURG (bour), s. m. Usité dans cette locution : pastel bourg, pastel bâtard, variété de pastel qui doit être soigneusement extirpée des terrains où l'on cultive le pastel tinctorial.• Un pastel bâtard qu'on nomme pastel bourg ou bourdaigne a la feuille velue, Instr. gén. pour la teinture, 18 mars 1671, art. 265.Bourg paraît être le radical de bourgène ou bourdaine (voy. du moins, ci-dessous, BOURG-ÉPINE, à l'étymologie).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.