- camelot
- (ka-me-lo ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire) s. m.Étoffe de poil ou de laine, mêlée quelquefois de soie en chaîne.PROVERBE Il est comme le camelot, il a pris son pli, c'est-à-dire il est incorrigible.XIIIe s.• .... De camelin pour la poussiere Avoient clokes [vêtements] paringaus [semblables], Bl. et Jehan, 5436.• .... Huit aunes d'un camelin gris, Brunet et groz, d'un pauvre pris, RUTEB. II, 74.• Vous estes filz de vilain et de vilaine, et avez lessié l'abit votre pere et vostre mere, et estes vestu de plus riche camelin que le roy n'est, JOINVILLE 196.• Je le vi aucune foiz en esté, que, pour delivrer sa gent, il venoit au jardin de Paris, une cote de chamelot vestue, JOINVILLE 199.XVIe s.• On met sous le malade une piece ou de maroquin, ou de camelot, ou de bougran, estoffes qui ne retiennent que bien peu la chaleur, PARÉ XXI, 2.• Quant au poil de chevre, peu ou point d'estat n'en est fait de pardeçà, estant le propre du Levant et de la Barbarie, que d'en faire des camelots, O. DE SERRES 328.Espagn. camelote ; bas-lat. camelotum, camalaucum, camelinum ; de camelus, chameau (voy. chameau) : à cause que cette étoffe était faite de poil de chameau.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECAMELOT. - ÉTYM. Ajoutez : Il n'est pas sûr, malgré l'apparence, que camelot vienne de camelus, chameau. En effet, d'un côté, Olivier de Serres (voy. l'historique) dit que le camelot est fait de poil de chèvre ; et, d'un autre côté, le Journal officiel (12 mai 1874, p. 3220, 1re col.), énumérant " différentes sortes de duvets de qualité supérieure, dont on fait des tapis ou des tissus brillants appelés camelots, " dit que ce nom dérive de seil el kemel, nom de la chèvre d'Angora, d'après M. Texier. Il est de fait que le camelot ou, comme on disait plus anciennement, le camelin, était une belle étoffe (voy. l'historique).————————camelot 2.(entrée créée par le supplément)(ka-me-lo) s. m.Terme populaire. Vendeur de camelotte.• Ils transportaient les marchandises envoyées dans des domiciles différents, ou les écoulaient immédiatement à bas prix, en les vendant aux camelots de la rue, à des colporteurs des environs de Paris, et même en province, Gaz. des Trib. 15 fév. 1874, p. 161, 2e col..• Après l'insurrection, il disparut ; il s'était fait camelot et vendait de la lingerie dans les marchés, ib. 31 janv. 1875, p. 102, 4e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.