- unisson
- (u-ni-son) s. m.1° Terme de musique. Il se dit de sons produits par le même nombre de vibrations, dans des temps égaux. L'unisson est la plus simple de toutes les consonnances. Deux sons placés sur le même degré de la portée sont dits à l'unisson, s'ils ne se trouvent précédés d'aucun signe, ou si tous deux ont reçu la même modification BUSSET, la Musique simplifiée, t. I, p. 79.• L'unisson est.... produit par un égal nombre d'oscillations de deux corps vibrant dans un égal espace de temps, DOMIN. MONDO, trad. du Dict. de musique de Lichtenthal, art. unisono..• L'unisson n'est, à proprement parler, qu'un son unique qui peut être rendu par plusieurs voix ou par plusieurs instruments, RAMEAU Traité de l'harmonie, p. 6.• Les voix mâles et féminines entonnent naturellement l'octave, croyant entonner l'unisson, RAMEAU ib..• Les mélodies de plain-chant ont peu d'étendue ; elles ont l'avantage immense de pouvoir être chantées par un grand nombre de voix à l'unisson, F. CLÉMENT Méth. de plain-chant, p. 360.• Les fréquentes interruptions du choeur [dans la 1re scène de Il Trovatore] sont presque toutes à l'unisson, procédé commode que M. Verdi emploie constamment dans tous ses ouvrages, SCUDO Crit. et litt. music. 3e édit. t. I, p. 295.• Il arrive assez souvent dans l'harmonie, que toutes les parties se réunissent sur la même note, et chantent à l'unisson ; or, quand l'unisson est chanté par beaucoup de voix, et attaqué avec une justesse parfaite, les principaux sons harmoniques de la note chantée viennent frapper notre oreille, et, dans ce cas, c'est véritablement de l'harmonie que nous entendons, É. CHEVÉ Méth. élém. d'harmonie, t. I, p. 105.• Le foudroyant effet de la péroraison du premier morceau de la symphonie en ut mineur de Beethoven est dû à un unisson de violons, H. BERLIOZ Grand traité d'instrum. et d'orchest. mod. p. 30.2° Phrase mélodique entonnée à l'unisson par toutes les voix ou tous les instruments. L'unisson de l'Africaine de Meyerbeer. Le cinquième acte de Robert le Diable débute par un fort bel unisson de basses-tailles.3° Unisson augmenté, l'intervalle qui existe, par exemple, entre la tonique et la tonique haussée, la dominante et la dominante haussée, la médiante mineure et la médiante majeure, etc. etc. Il est employé très fréquemment en mélodie, dans ce qu'on appelle si improprement le genre chromatique. En revanche, on en fait assez rarement usage harmoniquement parlant. L'unisson augmenté a pour renversement l'octave diminuée.4° Fig. Sorte de conformité intellectuelle, morale.• Nul ne sait de l'amour mieux le diapason, Ni mettre, comme moi, deux coeurs à l'unisson, REGNARD le Bal, 10.• La nature nous a donné les signes des passions ; ils sont entendus dans toutes les nations, à cause d'une sorte d'unisson qu'il y a entre nos organes et les organes des autres hommes, DUMARS. Oeuv. t. III, p. 385.• Et pleinement remis à l'unisson Avec nos soeurs pour l'air et pour le ton, Il redevint plus dévot qu'un chanoine, GRESS. Ver-vert, IV.• Il y a un certain unisson d'âmes qui s'aperçoit au premier instant, et nous fûmes familiers au bout de huit jours, mais pour toute la vie, J. J. ROUSS. Hél. I, 45.Voltaire se moque de l'abus que, de son temps, on faisait de la locution à l'unisson, quand on la transportait à une conformité physique. Vous lirez dans nos livres nouveaux de philosophie qu'Épicure avait un extérieur à l'unisson de son âme, Dict. phil. Langues.XVIe s.• Si je confere avecques une ame forte et un roide jousteur, il me presse les flancs.... l'unisson est qualité du tout ennuyeuse en la conference, MONT. IV, 35.Lat. unisonus, de unus, un, unique, et sonus, son.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.