- blanc
- blanc, blanche 1.(blan, blan-ch' ; le c ne se lie pas : blanc et noir, dites : blan et noir ; excepté dans cette locution où d'ordinaire on le fait entendre : du blanc au noir, dites : du blan-k au noir ; l's au pluriel se lie : blancs et noirs, dites : blan-z et noirs. Palsgrave au XVIe siècle dit qu'on prononce blan ; et au XVIIe, Chifflet recommande de ne pas prononcer le c final, même devant une voyelle) adj.1° Qui est de la couleur du lait, de la neige, des pétales de la marguerite. Blanc comme la neige. Cheveux blancs. Dents blanches. Barbe blanche. Vêtement blanc. Robe blanche. Gelée blanche.• Suivre de loin de blanches voiles, Voir au ciel briller les étoiles Et sous l'herbe les vers luisants, V. HUGO F. d'aut. 25.• .... Quand, selon ta prière, Elle aurait obtenu D'avoir en cheveux blancs terminé sa carrière, MALH. VI, 18.Eau blanche, eau dans laquelle on a mis du son pour faire boire les chevaux.Terme de pharmacie. Eau blanche, eau dans laquelle on a mis de l'acétate de plomb ou extrait de Saturne.2° Par analogie, il se dit de toutes choses dont la couleur se rapproche du blanc. Du vin blanc. Pain blanc. De la bière blanche. Un teint blanc.Viande blanche, le veau, la volaille, le lapin, par opposition à la viande noire ou gibier.Sauce blanche, sauce faite avec de la farine et du beurre qu'on n'a pas fait roussir.3° Propre, net. Mains blanches. Chemise blanche.Fig. Mettre quelqu'un en beaux draps blancs, le mettre dans l'embarras : dit par ironie ; car mettre dans des draps blancs, c'est bien mettre.En termes de marine, cordage blanc, cordage qui n'a pas été goudronné.Fer-blanc, tôle recouverte d'étain.Argent blanc, monnaie blanche, toute sorte de monnaie d'argent.Arme blanche, toute arme offensive autre que les armes à feu.4° Qui n'est pas assez noir, assez foncé. L'encre devient blanche.5° Sur quoi l'on n'a pas écrit. Papier blanc.• Aussi blanche est la page où je notai mes jours ; Qu'aurais-je-écrit ?...., LAMART. Joc. II, 56.Fig.• Ah ! grâce aux passions que mon coeur se retranche, Puisse toute ma vie être une page blanche !, LAMART. ib..Fig. Donner carte blanche à quelqu'un, lui laisser toute liberté. Carte blanche, papier non écrit où l'on met ce que l'on veut.Terme de jeu. Cartes blanches, cartes parmi lesquelles il n'y a pas de figures. J'avais cartes blanches.Armes blanches. C'étaient jadis les armes d'un jeune chevalier dont l'écu n'était chargé d'aucune armoirie.Blanc seing, voy. blanc-seing.Blanc signé, voy. blancsigné.6° Vers blancs, vers qui ne riment pas. Poëme en vers blancs. Les vers blancs sont inusités dans la poésie française.7° Au jeu de quilles, faire chou blanc, ne rien abattre ; et, au figuré, ne pas réussir.8° Nuit blanche, nuit passée sans sommeil. J'ai passé trois nuits blanches.• Dans ce beau bois.... nous avons des nuits blanches comme à Sceaux, VOLT. Lett. vers, 6.Peut-être cette locution provient-elle du jeu où l'on fait chou blanc, où l'on amène blanc : nuit blanche, nuit où l'on n'a pas réussi à gagner du sommeil.9° Fig. Innocent.• Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir, LA FONT. Fab. VII, 1.Sortir d'une affaire blanc comme neige, s'en tirer d'une manière tout à fait honorable.• Mais n'est hérétique qui ne veut ; il n'y a qu'à partager le différend et donner une distinction ; quelle qu'elle soit, intelligible ou non, elle rendra un homme blanc comme de la neige, MONTESQ. Lett. pers. 29.Très familièrement. Il n'est pas blanc, il sera puni, blâmé.Fig. Se faire blanc de son épée, proprement, se justifier par son épée, comme on faisait dans les combats judiciaires, et, par suite, se prévaloir d'un crédit, d'un pouvoir qu'on n'a pas.• Et se faisant tout blanc de son épée, LA FONT. Diable..10° Terme d'eaux et forêts. Coupe à blanc être, coupe de bois où l'on ne réserve ni taillis ni baliveaux. On dit dans le même sens : coupe à blanc estoc, et coupe blanche.11° Substantivement, un blanc, une blanche, homme, femme appartenant à la race blanche. Un blanc et un nègre ; une blanche et une négresse.• Il y a sept lunes que les blancs de la Virginie se sont emparés de nos terres, CHATEAUB. Atala, 319.12° Terme des troubles révolutionnaires de France. Un blanc, un homme du parti du drapeau blanc, de l'ancienne monarchie, de la dynastie des Bourbons.Dans l'antiquité, faction des blancs, une des deux factions secondaires du cirque à Rome et à Constantinople.Dans le moyen âge, les Gibelins de Florence.PROVERBESC'est bonnet blanc et blanc bonnet ; c'est-à-dire il n'y a pas de différence.Il a mangé son pain blanc le premier ; c'est-à-dire il a été heureux d'abord, il ne l'est plus.Rouge soir et blanc matin, c'est la journée du pèlerin ; c'est-à-dire, quand le ciel est rouge le soir et blanc le matin, la journée ordinairement sera belle.et ÉTYM. Voy. le suivant.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. BLANC.9° Ajoutez :Au lieu de : Se faire blanc de son épée, on dit aussi elliptiquement : Se faire blanc de, se prévaloir.• Vous vous êtes fait tout blanc d'Aristote et d'autres auteurs que vous ne lûtes ou n'entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie, P. CORNEILLE Lettre à Scudéri, dans Classiques français de G. Merlet, 1868, p. 27.11° Ajoutez :Petit blanc, se disait, dans les colonies à esclaves, d'hommes blancs mais de petite condition.• Dans le Sud, au-dessous de la classe riche, mais fort au-dessus des noirs esclaves ou affranchis, existait une classe spéciale, les petits blancs ou blancs pauvres, qui avaient bien des points de ressemblance avec la plebs de l'ancienne Rome, EDM. VILLETARD Journ. offic. 9 août 1874, p. 5728, 1re col..————————blanc 2.(blan ; le c ne se lie pas) s. m.1° La couleur blanche. Distinguer le blanc du noir. Tirer sur le blanc, être blanchâtre. Ce papier est d'un beau blanc. Blanc sale, blanc dont l'éclat est terne.Saigner quelqu'un jusqu'au blanc, le saigner jusqu'à ce que le sang devienne moins rouge ; et, figurément, lui enlever ses dernières ressources. On dit quelquefois, dans le parler négligé, saigner à blanc.Mettre à blanc, dévaliser, ruiner. Sache que dernièrement allant à la picorée, je me ruai dans la case d'un pauvre manant et non content de l'avoir mis à blanc.... La seconde partie du Courrier polonais, 1649, p. 5.Fig. et familièrement. Aller, passer du blanc au noir, passer d'une opinion à l'opinion contraire, d'une extrémité à l'autre.• Voilà l'homme en effet, il va du blanc au noir, BOILEAU Sat. VIII.Si vous lui dites blanc, il répond noir ; il se plaît à contredire.Voir tout en blanc, voir les choses sous un aspect favorable.• Le duc de Chevreuse toujours équanime, toujours espérant, toujours voyant tout en blanc, SAINT-SIMON 322, 209.Mettre du noir sur du blanc, écrire, faire des livres, avec un sens de raillerie. Le voilà fier depuis qu'il met du blanc sur du noir.2° Substance qui sert à peindre. Blanc de céruse, blanc de plomb, nom vulgaire du carbonate de plomb.Blanc de fard ou, simplement, blanc, sorte de fard qui teint la peau en blanc.• Mais elle met du blanc, et veut paraître belle, MOL. Mis. III, 5.• Point d'autre rouge sur son visage que celui que causait la pudeur, ni de blanc que celui que donne l'abstinence, BOSSUET Pensées chrét. 43.• Loin ces études d'oeillades, Ces eaux, ces blancs, ces pommades, Et mille ingrédients qui font des teints fleuris, MOL. Éc. des F. III, 2.Blanc de fard est l'ancien nom du sous-azotate de bismuth.Blanc de chaux, eau dans laquelle on a délayé de la chaux, et avec laquelle on blanchit les murailles.Craie. Faire une croix à une porte avec du blanc.Fig. Marquer de blanc une journée, la compter parmi les jours heureux ; locution tirée de l'habitude des Romains de marquer les jours heureux avec de la craie.Au billard, morceau de craie avec lequel on frotte le bout de la queue pour rendre les coups plus sûrs. Mettez du blanc à votre queue. Passez-moi le blanc.À blanc, locut. adv. De manière à devenir blanc. Chauffer à blanc, chauffer jusqu'à ce que la chaleur soit assez forte pour faire passer le métal du rouge au blanc.Il a gelé à blanc, il y a eu une gelée blanche.Poudré à blanc, poudré de façon que la couleur des cheveux ne se voie plus.• On voit Caton poudré à blanc et Brutus en panier, J. J. ROUSS. Hél. II, 17.Mets au blanc, mets accommodé à la sauce blanche.3° Vêtements blancs.• Ils étaient tous vêtus de blanc, FÉN. Tél. IX..Vouer un enfant au blanc, faire voeu, en l'honneur de la Vierge, de le vêtir de blanc jusqu'à un certain âge.4° Le blanc de l'oeil, le blanc des yeux, la partie blanche de l'oeil qui est formée par la portion de la sclérotique revêtue de la conjonctive.• Le duc de Chevreuse rougit jusqu'au blanc des yeux, il s'embarrassa, il balbutia, SAINT-SIMON 192, 64.Regarder quelqu'un dans le blanc des yeux, le regarder fixement.Fig. Ils se sont mangé le blanc des yeux, ils se sont violemment querellés.• Si Sa Majesté avait la bonté de nous laisser manger le blanc des yeux, SÉV. 176.• On se mange dans Paris le blanc des yeux fort mal à propos, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 24 oct. 1772.Celui qui n'a pas de blanc dans l'oeil, le diable, qui, suivant la croyance populaire, avait l'oeil tout noir.5° Un blanc d'oeuf, la partie glaireuse, albumineuse de l'oeuf.6° Un blanc de poulet, la chair qui tient à l'estomac, dit ici pour poitrine.7° Terme d'imprimerie. Toute distance plus grande que l'interlignage ordinaire.Espace libre laissé dans une pièce d'écriture. Écrire dans les blancs.• La patente de premier ministre que le roi [Louis XIII] écrivit de sa main, laissant en blanc les appointements de la place, VOLT. Moeurs, 176.• Je laissais aux endroits qu'ils [les bibliothécaires] n'avaient pu lire des espaces en blanc, P. L. COUR. I, 76.• Il [M. de Bouillon] leur dit [aux envoyés d'Espagne] que son sentiment était qu'ils remplissent un blanc de l'archiduc, RETZ II, 371.En blanc, état d'un papier où les choses essentielles ne sont pas encore écrites.• Peu de gens sont disposés à signer une confession de foi en blanc, PASC. Prov. 17.Procuration, billet en blanc, procuration, billet où on laisse du blanc pour écrire le nom du mandataire, du créancier. Endossement en blanc, endossement où l'on met une simple signature avec l'espace nécessaire pour écrire l'ordre ou le reçu.8° Terme de jeu. Coup nul. Amener blanc.9° Espace blanc dans une cible, but. Ceux qui tirent au blanc.• M. le Dauphin tirait au blanc, SÉV. 202.• Comme s'il eût tiré au blanc, SÉV. 476.• Tantôt on dispute un prix en tirant au blanc, J. J. ROUSS. Hél. IV, 10.• .... Il ne levait de ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc, BÉRANG. Yvet..Fig.• Tous ces beaux talents l'avaient rendu sans contredit le blanc (si je l'ose ainsi dire) de tous les désirs amoureux des servantes, SCARR. Rom. com. II, 19.Terme d'artillerie. Tirer de but en blanc, tirer à la distance où, la pièce étant horizontale, le boulet, qui s'élève d'abord, vient couper la ligne horizontale qui va de la pièce au blanc.Fig. De but en blanc, inconsidérément, brusquement.• S'aller marier de but en blanc avec une inconnue, MOL. Fourb. I, 6.• Pensez-vous aller de but en blanc exposer votre ouvrage au salon ?, J. J. ROUSS. Ém. III.10° Anciennement, petite monnaie de cinq deniers. Six blancs valaient deux sous six deniers.• Faire des tours de toute sorte, Passer en des cerceaux : et le tout pour six blancs, LA FONT. Fabl. IX, 3.Les grands blancs sous Louis XI et Charles VIII valaient treize deniers.Mettre quelqu'un au blanc, le ruiner, lui gagner tout son argent.11° Diverses acceptions d'arts et de métiers. Blanc de baleine, substance solide, blanche, onctueuse, qui ne provient pas de la baleine, ce que le nom semble indiquer, mais qu'on trouve dans diverses espèces de cachalots, notamment le physeter macrocephalus, d'où on la retire par expression.Blanc, l'argent que le batteur d'or mêle comme alliage à l'or ; le plâtre que l'on applique sur les pièces à dorer ; la terre dont le salpêtre a été extrait ; le dépôt au fond des tonneaux chez les amidonniers.Blanc d'albâtre, chaux réduite en poudre qu'on emploie dans la peinture en détrempe.Blanc d'argent, nom, dans le commerce, du plus beau blanc de plomb (sous-carbonate de plomb).Blanc de craie, craie délayée dans de l'eau gommeuse.Blanc en bourre, enduit composé d'argile, de chaux, de bourre.Blanc d'Espagne, blanc de Meudon, sous-carbonate de chaux pulvérisé, réduit en pâte au moyen de l'eau, et moulé sous forme de pains ovoïdes ou cylindriques.Blanc de zinc, oxyde de zinc.12° Blanc de champignon, nom que les jardiniers donnent à une matière blanche, d'aspect de moisissure délicate, qui se développe lorsqu'on abandonne plusieurs mois à l'air des tas de feuilles mortes, du fumier à demi putréfié et peu humide. Ces débris, ainsi préparés et mis en couches, procurent le développement de diverses espèces de champignons, de l'agaric comestible entre autres.Blanc, nom donné par les cultivateurs à deux sortes de maladies des végétaux : le blanc sec et le blanc mielleux, l'un et l'autre formés par la réunion de plantes parasites de la famille des champignons.• Melons qui ont le blanc, LA QUINTINYE Jardins, t. I, p. 100, dans RICHELET.13° Terme de botanique. Blanc d'eau, nénuphar blanc.Blanc de Hollande, variété de peuplier blanc.14° Terme de pêche. Le blanc, hareng salé et prêt à être mis en caque.Blanc, non donné à de petits poissons que les pêcheurs emploient comme appâts.15° Terme de manége. Ce cheval boit dans le blanc, boit dans son blanc, ou, adverbialement, boit blanc ; il a le tour de la bouche blanc et le reste d'une autre couleur.16° Voir en blanc, se dit, en langage vulgaire, des femmes qui sont affectées de leucorrhée.XIe s.• Diz blanches mules fist amener Marsile, Ch. de Rol. VII.• De Charlemagne qui ert chenuz et blancs, ib. XL.• Que tout [il] lui tranche le vermeil et le blanc [de son écu], ib. XCIX.XIIe s.• Ses confenons fu blans à or listez, Ronc. p. 36.• Les chefs floris, mainte barbe i out blance, ib. p. 134.• Ses blanches mains, ses doigts lons et tretis, Couci, V.• Le nez moult très bien fait, les denz menuz et blanz, Sax. V.• Dous freres blancs [deux moines blancs] mena avec sei li buens ber, Th. le mart. 48.• Custume est anciene, si l'ai oï cunter, Que tuit li blanc abé de çà et de là mer, Chascun tierz an se solent à Cistaus asembler, ib. 95.XIIIe s.• Tant ert [elle était] blanche et vermeille qu'on s'i peüst mirer, Berte, III.• La chair [elle] avoit plus blanche que ne soit blanche laine, ib. L.• Il m'avoit pris à menacier, Et je le soi si enlacier De blanches paroles et pestre, Que j'en ai esté à bon mestre, Ren. 16281.• Et il ara [aura] le visage et le blanc des iex rouge, ALEBRANT f° 10.XIVe s.• Ce que est blanc, il est blanc as tous et par tout, ORESME Eth. 178.• Froument mondé le quel on treuve sur les espiciers tout mondé pour un blanc la livre, Ménagier, II, 5.XVe s.• Et amenerent ce jour là en la cité de Tournay plus de dix mille blanches bestes et bien autant, que porcs, que boeufs, que vaches, FROISS. I, I, 107.• L'enfant qui fut tout surpris et esbahi ne sonna mot, mais devint tout blanc de paour et tout esperdu, FROISS. II, III, 13.• Il estoit si aveugle de ce duc d'Irlande que, si il dit : sire, ceci est blanc, et il fait noir, le roi ne dit point du contraire, FROISS. II, III, 72.• Je ne les prise pas deux blancs Tous les biens qui sont en amer [aimer], CH. D'ORL. Bal. 88.• Et oÿ crier plusieurs cris, La cote, la chape, vieulz draps, L'engin à prendre les souris, Pastez chaus, le sel blanc, le riz, E. DESCHAMPS Bal..• Il y en eut qui vendirent grant quantité de platz et d'escuelles d'argent pour deux grans blancs la piece, cuydans que ce fust estaing, COMM. V, 2.XVIe s.• Si la foy decline tant peu que ce soit de ce blanc auquel elle doit prendre sa visée, elle ne retient plus sa nature, CALVIN Instit. 421.• Nostre prieur ayme fort le blanc de chappon, RAB. Garg. I, 39.• Heureux celluy qui tousjours tendra on but et on blanc que Dieu nous ha prefix, RAB. ib. I, 58.• Le sergent ne meit si hault le blanc à la butte que...., RAB. Pant. II, 11.• Les Souisses, tous armez à blanc, la juque ou poing, pour guarder la place, RAB. Sciom..• L'archer qui oultrepasse le blanc fault, MONT. I, 224.• Mille routes desvoyent du blanc ; une y va, MONT. I, 37.• Peindre de mesme creon le blanc et le noir, MONT. I, 248.• Je ne m'habille gueres que de noir ou de blanc, MONT. I, 261.• Proculus afferma qu'il avoit rencontré Romulus armé à blanc d'armeures claires et luisantes comme feu, AMYOT Rom. 45.• Il n'est point raisonnable que celuy qui ne tire point attaigne au blanc, AMYOT P. Aem. 32.• Craignant leur bel equippage et la lueur de leur harnois fourbis à blanc, AMYOT Pomp. 99.• Quant aux capitulations de la paix, il voulut que les Atheniens leur envoyassent carte blanche, AMYOT Phoc. 36.• Blanc chapeau et chapeau blanc, est-ce pas tout un ?, MARG. Nouv. XI.• Par cette manoeuvre la cour de Navarre changea du blanc au noir, D'AUB. Vie, LXXIII.• Une estrange multitude de blancs-vestus [pénitents], avec le fouet à la ceinture, D'AUB. Hist. II, 330.• Un vieillard tout blanc, D'AUB. ib. III, 216.• Des mentelets couvers de fer blanc, D'AUB. ib. III, 276.• Nous ne devons les faire marcher sous les drappeaux de la croix blanche, qui leur ont servi et doivent servir encores de quintaines et de blanc, D'AUB. ib. II, 429.• Vous le prenez un peu trop haut pour frapper au blanc, YVER p. 550.• Et voila les pauvres medecins, chirurgiens, apoticaires et barbiers à blanc, lesquels ayans ceste marque d'avoir esté constitués à penser les pestiférés, tout le monde après les fuit comme la peste mesme, PARÉ XXIV, 12.Provenç. blanc ; espagn. blanco ; portug. branco ; ital. bianco ; de l'anc. haut-allem. blanch, blanc. Pour l'explication de but en blanc voy. but.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. BLANC. Ajoutez :17° Terme de commerce. Le blanc, l'ensemble des étoffes blanches en toile, en calicot, etc. Spécialité de blanc.18° Écrire en blanc, écrire avec de l'encre de sympathie.• Elle trouve aussi que notre manière d'écrire en blanc est très mauvaise, étant très connue, KLINGLIN Corresp. t. I, p. 485.19° Livre en blanc, livre non relié.• .... ils se conserveraient beaucoup mieux reliés qu'en blanc........ les livres en blanc qui restent à relier..., Lettre de Baluze, du 14 avril 1671, dans Lettres, etc. de Colbert, t. VII, p. 376.20° Blanc et rouge, s'est dit pour argent et cuivre, en termes de monnaie.• Les carats qui sont les degrés de la bonté [de l'or] diminuent à proportion de la quantité du blanc ou du rouge qui y sont incorporés : ce sont les noms qu'on donne d'ordinaire à l'argent et au cuivre, de sorte qu'un quart de blanc, un quart de rouge et deux quarts d'or alliés ensemble, feraient de l'or à douze carats, CH. PATIN Introduct. à la connaissance des médailles, ch. VII..21° Terme de fortification. Blanc d'eau, inondation qui n'a que peu de hauteur au-dessus du sol.Terrain dans lequel on rencontre l'eau à une petite profondeur.PROVERBE Il n'a pas de blanc dans les yeux, il est impudent.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.