- superficie
- (su-pèr-fi-sie) s. f.1° L'étendue d'une surface. La superficie d'un champ.• Comme on dit que la superficie du royaume contenait trente mille lieues carrées et chaque lieue 550 personnes au moins, VAUBAN Dîme, p. 76.Terme de droit. La superficie cède au fonds, la surface du terrain et, en conséquence, tout ce qui est bâti ou planté dessus appartient au propriétaire du fonds.Droit de superficie, droit de propriété de la superficie et de ce qui est bâti dessus, détaché, par convention, du droit de propriété du fonds.2° Particulièrement, en termes de géométrie, surface d'un corps considéré quant à sa longueur et à sa largeur, sans égard à sa profondeur. La superficie de la terre.• La superficie la plus égale n'est, par rapport aux petits corps qui composent la lumière, qu'un amas de montagnes, de cavités, d'intervalles, VOLT. Phil. Newt. II, 3.• Si la superficie d'un corps est comme le carré de son diamètre, la solidité de ce corps est comme le cube de ce même diamètre, VOLT. Dict. phil. Fr. Bacon, I.3° Surface des corps considérée comme ayant quelque profondeur. Enlever la superficie d'un corps.4° Par extension, l'apparence extérieure du corps.• Qui ne voit avec quelle pompe elles [les dames] étalent cette beauté qui ne fait que colorer la superficie ?, BOSSUET Panég. Ste Cather. 2.5° Fig. Ce qui est comparé dans les objets moraux à la superficie des objets physiques.• L'honnêteté, la douceur, une superficie de confiance, la causerie, SÉV. 6 nov. 1680.• Feu M. du Hamel, qui ne jugeait pas les hommes par la superficie, FONTEN. Littre..• Ce n'est pas le fonds, mais la superficie des moeurs qui a changé, MARMONTEL Oeuv. t. XVI, p. 376.• [Des livres] qui remuent à peine l'âme à la superficie et peignent comme une fadeur le sentiment le plus orageux qui puisse agiter le coeur humain, STAËL Corinne, VII, 2.S'arrêter à la superficie, ne point aller au fond des choses.6° Fig. Il se dit d'apparences morales, sans que le fonds s'y trouve.• Cette vaine et fastueuse religion qui se répand toute au dehors, et qui n'a que le corps et la superficie des bonnes oeuvres, FLÉCH. Duc de Mont..• Celui-là [le peuple] a un bon fonds et n'a point de dehors ; ceux-ci [les grands] n'ont que des dehors et qu'une simple superficie, LA BRUY. IX..• Une croyance fondée sur l'autorité n'est qu'une superficie, MIRABEAU Collection, t. II, p. 74.7° Fig. Connaissance superficielle, légère, imparfaite. Son esprit manque de profondeur, il n'a qu'une simple superficie.• C'est une liseuse [Mme de Kerman] ; elle sait un peu de tout ; j'ai aussi une petite teinture ; de sorte que nos superficies s'accommodent fort bien ensemble, SÉV. 30 avr. 1689.• ....Ma foi, la cour m'ennuie ; L'esprit de ce pays n'est qu'en superficie, REGNARD Joueur, II, 4.• Il me semble que M. de Mairan possède en profondeur ce que M. de Fontenelle avait en superficie, VOLT. Lett. Thiriot, 14 juin 1769.XIIe s.• Cant [quand] nos ostons la superfice de vertut des oes [oeuvres] de nostre pense, Job, 448.XIIIe s.• Mès s'il eussent des yex de lins [lynx], Ja por lor mantiaus sebelins.... Ne por lor luisans superfices.... Ne lor semblassent estre beles, la Rose, 8977.XIVe s.• [Le crâne] dehors plains [uni] en la superfice, H. DE MONDEVILLE f° 12, verso..XVIe s.• Superficie est qui a longueur et largeur tant seulement, FORCADEL Élém. d'Euclide, p. 1.Prov. superficia ; esp. et ital. superficie ; du lat. superficies, de super, sur, et facies, face.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRESUPERFICIE. Ajoutez :8° Superficie d'esprit, esprit superficiel.• On lui fait réciter ses vers ; il amuse, il met tous ses soins à se rendre agréable ; et, avec cette superficie d'esprit et ce vernis de poésie qui était son unique talent, il réussit, MARMONTEL Mém., p. 203, éd. 1843.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.