- rose-croix
- (rô-ze-kroî) s. f.1° Confrérie de la rose croix, secte illuminée du commencement du XVIIe siècle, qui prétendait posséder la sagesse et la piété au suprême degré, forcer à son service les esprits et les démons, et procurer la prochaine instauration de toutes les choses de ce monde en un meilleur état (voy. NAUDÉ, Rose-croix, IV, 2).• L'an 1615, Jean Bringern imprima à Francfort un livre en allemand contenant deux opuscules, intitulés manifeste et confession de foi des frères de la rose-croix, NAUDÉ Rose-croix, IV, 2.• Descartes, qui a désiré trouver les frères de la rose-croix, prétendus sages dont on débitait des merveilles incroyables et absurdes, BAILLY Hist. astr. mod. t. II, p. 192.S. m. Un rose-croix, un individu appartenant à la confrérie de la rose-croix.• Un inconnu lui prédit qu'il se marierait à 35 ans, et quelques autres choses particulières que l'événement a justifiées ; il y aurait dans cet inconnu de quoi faire un devin, si l'on voulait, ou un rose-croix qui courait le monde, FONTEN. Ozanam..Il s'est dit pour toute espèce d'hommes usant d'enchantement.• Nos rose-croix [Énée et Achate rendus invisibles par Vénus], bien assurés De n'être pas considérés, Dans ce superbe temple entrèrent, SCARR. Virg. I.2° Il s'est dit, au XVIIe siècle, d'un lieu de dévotion, de retraite.• Je suis retourné aussi confus qu'édifié de votre Désert [lieu de retraite de Port-Royal] ; et, quand je vous examine tous l'un après l'autre, je trouve que le vieil homme est pendu dans votre rose-croix en tant que mort s'en suive, et que chez moi, il n'est pendu qu'en effigie, LE CAMUS Lett. dans STE-BEUVE, Port-Royal, t. IV, p. 529.3° S. m. Titre d'un grade de la franc-maçonnerie, qui est au-dessus de celui de maître.Au plur. Des roses-croix.On dit que ce mot vient de Rosenkreuz, Allemand, né en 1388, à qui cette confrérie se rattacha.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.