- peigne
- (pè-gn') s. m.1° Instrument de corne, de buis, d'ivoire, etc. taillé en forme de dents, qui sert à démêler les cheveux et à nettoyer la tête.Être sale comme un peigne, se dit d'une personne très sale.Se donner un coup de peigne, se passer rapidement le peigne dans les cheveux.• Elle l'aborda comme il se donnait un coup de peigne, HAMILT. Gramm. 10.• Je me donnai deux coups de peigne, et surtout j'eus grand soin d'essuyer mes pieds poudreux, LESAGE Guzm. d'Alfar. II, 6.Populairement. Coup de peigne, lutte dans laquelle on s'empoigne aux cheveux, et, par suite, combat. Donner un coup de peigne à quelqu'un, le battre.Fig. Un peigne dans un chausson, voy. chausson.Il tuerait un mercier pour un peigne, voy. mercier.2° Sorte de peigne courbe et à longues dents dont les femmes se servent pour retrousser leurs cheveux, ou seulement pour les orner.• Un petit peigne orné de diamants De son chignon surmontait la parure, VOLT. Pauvre diable..Un peigne de diamants, de corail, un peigne orné de diamants, de corail.3° Se dit en parlant des animaux. Acheter des peignes pour peigner les crins d'un cheval.4° Peigne de tisserand, espèce de châssis divisé par de petites ouvertures dans lesquelles le tisserand passe ses fils, pour former la longueur de sa toile ou de son étoffe, et faire jouer la navette.5° Instrument de fer dont les cardeurs se servent pour apprêter la laine.Tringle de bois armée de dents, avec laquelle le marbreur agite ses couleurs sur l'eau gommée.Peigne des tonneliers, morceau de douve, menu par un bout, qu'ils font entrer dans les cerceaux pour réparer les jables.Poinçon en forme de râteau, avec lequel l'épinglier perce les papiers dans lesquels il place les épingles.Outil denté dont le tourneur se sert pour former des vis sur le tour en l'air.Instrument avec lequel le boulanger trace des figures sur le biscuit de mer.6° Peigne ou herse, extrémités des échalas de treillage, qu'on fait entrer dans la terre, ou bien qui surpassent la dernière latte du haut de ces mêmes treillages. Dans ce dernier cas on les termine en pointe.7° Tenon à peigne, tenon de rapport que le menuisier colle dans les traverses, soit droites, soit cintrées.8° Terme de marine. Dans les ateliers de corderie, morceau de bois hérissé de pointes comme une carde.9° Terme de zoologie. Pièce qui garnit chaque côté de la poitrine des scorpions.Genre de mollusques à coquilles bivalves.10° Le peigne ou les peignes, nom donné, en médecine vétérinaire, à la crapaudine, lorsqu'elle a son siége à la partie antérieure de la couronne, et que les poils qui avoisinent le sabot sont redressés comme les dents d'un peigne.XIIe s.• Un peigne d'ivoire doré, la Charrette, 1351.XIIIe s.• Nus pignieres ne puet ne ne doit rapareiller pigne viez en la maniere que il semblece pigne nuef, Liv. des mét. 170.XIVe s.• Chascun des huit os du piegne [métacarpe] de la main est continue o les premiers os de chascun des huit dois, H. DE MONDEVILLE f° 21.XVe s.• Allez-moi querir mon pigne ; je me veuille ci un petit rafraischir, FROISS. II, II, 30.XVIe s.• Il y a des endroits de l'AEeide auxquels l'orateur eust donné encore quelque tour de pigne, s'il en eust eu le loisir, MONT. II, 10.• Jamais teigneux n'aima le peigne, COTGRAVE .Berry et bourguig. pigne ; génev. Être sot comme un peigne (peut-être corruption de sot comme un panier), être ébahi, stupéfait ; provenç. penche ; catal. pinte ; espagn. peine ; portug. pente ; ital. pettine ; du lat. pectinem, qui vient de pectere, peigner ;SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPEIGNE. Ajoutez :11° Terme d'ornithologie.• Membrane vasculaire située dans l'humeur vitrée et qui, fixée sur le nerf optique, s'étend depuis le point où ce nerf pénètre dans l'oeil jusqu'à une distance variable, Acad. des sc. Comptes rendus, p. LXXIX, p. 1154.12°• Marchand de peignes de soie, celui qui fait le commerce des parties de chaînes qui restent attachées aux métiers après la fabrication des étoffes de soie, Tarif des patentes, 1858.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.