- peigné
- peigné, ée1° Où le peigne a passé.• J'étais ce jour-là dans le même équipage négligé qui m'était ordinaire ; grande barbe et perruque assez mal peignée, J. J. ROUSS. Confess. VIII.Familièrement. Mal peigné, malpropre et mal vêtu.• Et ceux-ci mal peignés devant les dames tremblent, RÉGNIER Sat. III.Substantivement. Un mal peigné.Fig.• Alors je ne lui connaissais d'autre défaut qu'une barbe un peu inculte, cachet d'une école mal peignée, REYBAUD Jérôme Paturot, II, 1.Il est peigné à la diable, se dit d'un homme qui a les cheveux ou la perruque en désordre.Fig. Jardin bien peigné, jardin bien soigné.Fig. Arbres bien peignés, arbres arrangés comme les cheveux où le peigne a passé.• Loin donc ces froids jardins, colifichet champêtre, Insipides réduits dont l'insipide maître Vous vante, en s'admirant, ses arbres bien peignés, DELILLE Jardins, I.En parlant de littérature et de beaux-arts, poli, travaillé avec un excès de soin.• Il faut qu'un écrivain tel que lui [Bayle] se garde du style étudié et trop peigné ; mais une négligence continuelle n'est pas tolérable dans les ouvrages sérieux, VOLT. Lett. d'Argens, 21 juin 1739.S. m. Le peigné, le genre peigné.• Aussi gardez-vous bien D'imiter le faux goût qui mêle en son ouvrage L'inculte, l'élégant, le peigné, le sauvage, DELILLE Jard. II.2° Laine peignée, laine où le peigne a passé.S. m. Terme de commerce. Le peigné, genre de laine peignée. Le peigné se fabrique beaucoup à Rheims.3° Terme de pêche. Harengs peignés, ceux qui ont perdu leurs nageoires ou une grande partie de leurs écailles.Morue peignée, morue qui a perdu une partie de sa peau.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.