- parent
- (pa-ran) s. m.1° Au pl. Le père et la mère, collectivement (c'est la signification étymologique et propre). Un enfant doit obéir à ses parents.• Hélène à ses parents dans Sparte dérobée, RAC. Phèdre, I, 1.• Je suis, dit-on, un orphelin.... Et qui de mes parents n'eus jamais connaissance, RAC. Ath. II, 7.• On n'a point de parents alors qu'on les ignore, VOLT. Fanat. IV, 1.Parents spirituels, le parrain et la marraine.2° Par extension, ceux de qui on descend. Né de parents illustres.• On hérite en naissant du sort de ses parents, M. J. CHÉN. Gracques, II, 3.Nos premiers parents, Adam et ève.3° S. m. et f. Parent, parente, celui, celle qui est de la même famille.• Et noyons dans l'oubli ces petits différents Qui de si bons guerriers font de mauvais parents, CORN. Hor. I, 4.• Romains contre Romains, parents contre parents Combattaient seulement pour le choix des tyrans, CORN. Cinna, I, 3.• Quoi, tu lis les romans? Je puis bien lire Astrée, Je suis de son village, et j'ai de bons garants Qu'elle et son Céladon étaient de mes parents, CORN. Suite du Ment. IV, 1.• Il n'est meilleur ami ni parent que soi-même, LA FONT. Fabl. IV, 22.• Lions contre lions, parents contre parents, BOILEAU Sat. VIII.• Sans parents, sans amis, désolée et craintive, Reine longtemps de nom, mais en effet captive, RAC. Mithr. I, 2.• Rien n'engage tant un esprit raisonnable à supporter tranquillement des parents et des amis les torts qu'ils ont à son égard, que la réflexion qu'il fait sur les vices de l'humanité, LA BRUY. XI.• Que d'amis, que de parents naissent en une nuit au nouveau ministre !, LA BRUY. VIII.• Il y a des âmes sales.... éprises du gain et de l'intérêt.... de telles gens ne sont ni parents, ni amis, ni citoyens, ni chrétiens, ni peut-être des hommes : ils ont de l'argent, LA BRUY. VI.• Parente de Louis, fille de Lusignan, Vous chrétienne et ma soeur, esclave d'un sultan !, VOLT. Zaïre, III, 4.• On n'est pas toujours obligé d'avoir ses parents pour amis ; mais il est décent de vivre avec eux comme s'ils l'étaient, DUCLOS Oeuv. t. VIII, p. 111.• Le sort fait les parents, le choix fait les amis, DELILLE. Pit. I.Familièrement. Les grands parents, les plus considérables d'entre les proches parents.Grands parents, se dit aussi du grand-père et de la grand'mère.4° Par extension, allié. Il est devenu mon parent en épousant ma cousine.PROVERBESNous sommes tous parents en Adam.Un bon ami vaut mieux qu'un parent.Les rois et les juges n'ont point de parents, c'est-à-dire ils doivent sacrifier leurs affections personnelles à l'intérêt général.• Tout le monde fait ici sa cour à Mme de Bezeval, qui est un peu parente de la reine [Marie Leczinska, nouvellement mariée] ....on lui demanda à quel degré elle était parente de la reine ; elle répondit que les reines n'avaient point de parents, VOLT. Lett. Mme de Bernières, sept. 1725.Bouhours, Remarques, dit : " Ce mot n'est pas noble, pour dire ceux de qui nous avons reçu la vie. Il ne signifie élégamment que les personnes qui nous sont unies par le sang. " Cette observation est fausse, et Racine a très bien employé parents dans le sens de ceux de qui nous avons reçu la vie.XIe s.• Le num [il] lur dist del pedre e de la medre, E ço lur dist de quels parenz il eret [était], St Alexis, LXXVI.• Que mi parent pour mei seient blasmet, Ch. de Rol. LXXXII.XIIe s.• Ensi en sunt chacié li parent saint Thomas, Vunt en autre païs dolent, chaitif e las, Th. le mart. 64.XIIIe s.• Li quens de Campaigne [le comte de Champagne] estoit ses parens et homme le roi, Chr. de Rains, 188.• Sire, nostre parente tel, qui fut fille de tel, a passé douze ans, Ass. de J. I, 264.• En cele amour la demoiselle ont prise Si parent, et donné seigneur [mari] Contre son gré..., AUDEFROI LE BAST Romancero, p. 6.XIVe s.• Li parens aiment leur filz aussi comme ils fussent aucune chose ou partie de eulz meisme, ORESME Eth. 250.XVIe s.• À ses parents doit-on bien faire, LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 272.• Il n'y a meilleur parent que l'ami fidele et prudent, LEROUX DE LINCY ib. t. II, p. 318.• Parens sans amis, amis sans pouvoir, pouvoir sans vouloir, vouloir sans effect, effect sans proffit, proffit sans vertu, ne vaut un festu, COTGRAVE .• Assez parens, assez tourmens, ID. .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.