- mâchurer
- (mâ-chu-ré) v. a.1° Terme familier. Barbouiller de noir. Mâchurer du papier. Il s'est mâchuré le visage.2° Terme d'imprimerie. Tirer une feuille sans netteté, faute d'adresse.XIIIe s.• Mascurer, Ch. d'Ant. II, 42.XVIe s.• Il pouvoit bien mettre sous le pied un tel opprobre, non seulement pour espargner son pere, mais aussi pour ne point se machurer et diffamer avec toute sa maison de la mesme ignominie, CALV. Inst. 39.• Le chaudron machure la poisle, COTGRAVE .• Les premiers qui inventerent les masques, qui se chafouroient de lie de vin, dont est venu maschurez, qu'on dit en italien mascherati, BOUCHET Serées, livre I, p. 122, dans LACURNE.Bourg. macherai, barbouillé de noir ; wallon, maherer, mahurer ; provenç. et anc. esp. mascarar. On pouvait songer au français provincial machure, meurtrissure, macher, meurtrir, la meurtrissure faisant une tache. Mais les formes qui ont l's et celles qui ont un a ou un e (mascarar, macherai, maherer) ne permettent pas cette dérivation. Grandgagnage et Scheler indiquent l'ancien haut allemand masca, tache, anglo-saxon mäscre, ancien flamand masche, tache, maschelen, maescheren, tacher. Ce paraît être le même que l'ancien français mascerer, barbouiller (voy. masque 2, à l'étymologie).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREMÂCHURER. Ajoutez :V. réfl. Se mâchurer, se barbouiller.• En frisant ses moustaches et sa barbe, mouvement qui est habituel chez lui, il s'emplit les doigts de cosmétique, et, en les portant involontairement à sa figure, il se mâchure, le Figaro, 26 oct. 1875.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.