- linge
- (lin-j') s. m.1° Toile de lin, de chanvre ou de coton, employée aux divers besoins du ménage. Ouvrière en linge. Vieux linge. Linge sale.• Il faut à son corps [de Jésus mort] cent livres de baume du plus précieux, et un linge très fin et très blanc pour l'envelopper, BOSSUET 1er serm. Pâq. préamb..• Tout ce fatras fut du chanvre en son temps ; Linge il devint par l'art des tisserands ; Puis, en lambeaux, des pilons le pressèrent, Il fut papier...., VOLT. Dict. phil. Livres, sect. 2.• Quel est votre état ? - Je file et je travaille en linge, GENLIS Théât. d'éduc. Aveugle de Spa, 7.Gros linge, les draps, les nappes, les serviettes, les chemises, etc. Linge fin, les collerettes, les manches, manchettes, etc. Blanchisseuse de gros linge, de linge fin, ou, simplement, blanchisseuse de gros, blanchisseuse de fin.Il n'a pas plus de force qu'un linge mouillé, ou c'est un linge mouillé, c'est-à-dire il est d'une faiblesse extrême.Elle est blanche comme un linge, se dit d'une personne qui a beaucoup pâli pour une cause quelconque.Linge de corps, linge qui sert à la personne même, comme chemises, draps, etc. par opposition à linge de maison, qui comprend les nappes, serviettes, etc.Linge de table, nappes, serviettes. On a donné particulièrement le nom de linge aux toiles destinées pour le service de la table ; il y a du linge plein et du linge ouvré, à grain d'orge, à oeil de perdrix, damassé, et sur lequel on exécute les mêmes dessins que sur les étoffes de soie, Dict. des arts et mét. Lingère.• Le linge orné de fleurs fut couvert pour tous mets D'un peu de lait, de fruits et des dons de Cérès, LA FONT. Phil. et Baucis..Linge de lit, draps, taies d'oreiller, etc.Linge de cuisine, tabliers, torchons, etc.Linges sacrés, linges sur lesquels on dispose l'eucharistie pendant le saint sacrifice, et qui sont consacrés à cet usage par une bénédiction particulière ; tels sont les nappes d'autel, les corporaux, la palle.2° Particulièrement. Linge se dit du linge de corps. Il a beaucoup de linge. Se mettre en linge. Elle est sans linge. Il ne porte que du beau linge.Changer de linge, mettre sur soi du linge blanc, ou du linge sec quand on sue.3° Un morceau de linge. Se frotter avec des linges chauds.• Par le linge fatal imbu du sang de Nesse, ROTR. Herc. m. III, 1.• On voyait plusieurs de ces chefs, blessés depuis la Moskowa, l'un le bras en écharpe, l'autre la tête enveloppée de linges, soutenir les meilleurs, retenir les plus ébranlés...., SÉGUR Hist. de Nap. IX, 10.Vieux linge, linge usé dont on se sert comme de chiffon et pour les pansements.• Un mouchoir et des gants... Lui pendaient au côté, qui semblaient, en lambeaux, Crier, en se moquant : vieux linges, vieux drapeaux !, RÉGNIER Sat. X..Petit linge, fragments de linge dont on se sert pour des usages analogues.Linge à barbe, serviette dont le barbier entoure le col de celui à qui il fait la barbe. C'est aussi le morceau de linge sur lequel on essuye le rasoir.PROVERBE Il faut laver son linge sale en famille, c'est-à-dire il ne faut pas mettre le public dans la confidence des mauvaises affaires domestiques, surtout des dissensions.XIIe s.• De chiers linges dras, Th. le mart. 102.XIIIe s.• Il puet estre frepier et vendre et achater.... peleterie viez et nueve, et freperie viez et nueve, linge ou lange viez ou nueve, Liv. des mét. 202.XVe s.• Il se despouilla jusques aux draps linges, Perceforest, t. V, f° 137.XVIe s.• Les coffrets de medecine accomplis, le linge usé et les oeufs pour les blessez, D'AUB. Hist. III, 87.Provenç. linge ; espagn. lienzo ; du lat. linteum, qui vient de linum, lin. Linge était aussi adjectif : drap linge, étoffe de lin, et alors il vient de l'adjectif latin linteus.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.