- exception
- (è-ksè-psion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.1° Action d'excepter.• Dieu a fait quelques exceptions à cette défense générale, PASC. Prov. 14.• Voilà qui est sans exception d'âge, de sexe, de qualité, PASC. ib. 7.• Tous les saints Pères sans exception, PASC. ib. 16.• Je sais que cette maxime doit avoir ses exceptions, MASS. Carême, Commun..À l'exception de, loc. adv. Excepté, hormis. Les cygnes sont blancs, à l'exception de ceux de la Nouvelle Hollande, dont le plumage est noir.2° Ce qui n'est pas soumis à la règle, à la loi commune. C'est une exception. Il est dans l'exception.• En fait de bonheur c'est l'exception qui flatte, FONT. Dial. I, Morts mod..• Laissez les exceptions s'indiquer, se prouver, se confirmer longtemps avant d'adopter pour elles des méthodes particulières, J. J. ROUSS. Ém. II.• Il n'y a point d'exception à cette règle, que chacun doit parler d'après sa pensée, MARMONTEL Élém. littér. Oeuvres, t. x, p. 450, dans POUGENS.• Le système des athées n'est fondé que sur des exceptions, tandis que le déisme suit la règle générale, CHATEAUB. Génie, I, VI, 4.Cet homme est une exception, il a des qualités ou des vices qui le mettent à part.• Ils sont moins l'ornement que l'exception de l'indéfinissable espèce humaine, qui, dans le reste de ses individus, semble n'avoir été qu'ébauchée par la nature, D'ALEMB. Éloges, Despréaux..3° Terme de grammaire. Constatation d'une irrégularité, et dénombrement ou au moins désignation des mots qui échappent à la règle.4° Terme de jurisprudence. Tous moyens opposés à une demande judiciaire, particulièrement à la procédure. Présenter, fournir ses exceptions. Opposer une exception.Exception dilatoire, celle qui tend à différer la procédure.Lois, tribunaux d'exception, lois, tribunaux qui sont hors de la règle de la constitution du pouvoir judiciaire, et que l'on crée en vue de graves et exceptionnelles conjonctures.PROVERBE L'exception confirme la règle, c'est-à-dire l'exception, manifestant la règle, la constate.Il n'y a point de règle sans exceptions, proverbe qui, outre son sens propre, se dit figurément pour excuser quelque manquement.XIIIe s.• La promesse qui estoit nule por l'esception, Liv. de just. 156.• Lesqueles deffenses sont appelées exceptions [moyen de défense opposé au demandeur], BEAUMANOIR VIII, 1.XIVe s.• Exception : ceste ruille [règle] est exceptée en 3 liex [lieux], H. DE MONDEVILLE f° 100, verso..XVIe s.• Il allegua plusieurs exceptions et subterfuges pour ne point comparoir, AMYOT Marcell. 2.Provenç. exceptio ; espagn. excepcion ; ital. eccezione ; du latin exceptionem ; de exceptum, supin de excipere (voy, EXCEPTER).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREEXCEPTION. - HIST.XIVe s. Ajoutez :• Li exception verefie la riule (1322), VARIN Archiv. administ. de la ville de Reims, t. II, 1re part. p. 324.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.