- s'enquérir
- enquérir (s')(an-ké-rir), je m'enquiers, tu t'enquiers, il s'enquiert, nous nous enquérons, vous vous enquérez, ils s'enquièrent ; je m'enquérais ; je m'enquis ; je m'enquerrai ; je m'enquerrais ; enquiers-toi, qu'il s'enquière ; enquérons-nous ; que je m'enquière, que nous nous enquérions, que vous vous enquériez, qu'ils s'enquièrent ; que je m'enquisse ; enquérant ; enquis v. réfl.1° Faire des recherches sur. Enquérez-vous de cela.• Orcambe mille fois s'en est enquis sous main, MAIR. Soliman, I, 1.• J'aurais besoin d'un homme qui s'enquît soigneusement de ses moeurs et m'en rendît un compte fidèle, LESAGE Gil Blas, IV, 2.Terme de blason. Armes à enquérir, voy. enquerre.2° Chercher à connaître, étudier. S'enquérir des principes des choses.• Il [Tarquin] s'enquit, par la science qu'il avait dans les augures, si elles voudraient céder leur place à Jupiter, MONTESQ. Rom. XV.• Afin de passer aux mystères chrétiens, commençons par nous enquérir de la nature des choses mystérieuses, CHATEAUBR. Gén. I, I, 1.PROVERBE Trop enquérir n'est pas bon, c'est-à-dire on s'enquiert quelquefois de choses qu'on est fâché d'apprendre.S'ENQUÉRIR, S'INFORMER. S'enquérir, c'est faire une enquête ; s'informer, c'est prendre une information. De la sorte enquérir est de mise toutes les fois qu'il s'agit de quelque chose de plus qu'une simple information. Un père qui va marier sa fille s'enquiert des moeurs de son futur gendre ; il ne se contente pas de s'en informer.XIe s.• Enquis [il] a mout la lei de salveté [de salut, le christianisme], Ch. de Rol. IX.XIIe s.• Dunc cumandad li reis Jorams que uns muntast en un curre et encuntre lui alast, e, si tust fust bien, enqueist et demandast, Rois, p. 376.XIIIe s.• Et li enenvoia ses messages por enquerre se il li aideroit et il feroit son commandement, VILLEH. CXV.• Et [que] cil quatre enquiercent toutes les verités, et, quant il les aront encuises, si en doinsent à chascun son droit, Berte, XXXI.• [Que] soit mais de moi à [par] lui nule nouvele enquise, H. DE VALENC. XVII.• Ce puet l'en bien des clers enquerre Qui Boece de confort [Boece sur la Consolation] lisent, Et les sentences qui là gisent, la Rose, 5052.• Ains se doit-on bien garder D'enquerre par jalousie Ce qu'on n'i vodroit trover, AUBOINS DE SEZANNE Romancero, p. 126.XIVe s.• Il est bon d'enquerir quelle chose est le souverain bien ou la fin de toutes oeuvres humaines, ORESME Eth. 1111.XVe s.• Nul homme ne presta jamais tant l'oreille aux gens, ne ne s'enquist de tant de choses comme il [Louis XI] faisoit, COMM. I, 10.XVIe s.• Cela est enquerir sur les secrets dont la pleine revelation est differée au dernier jour, CALV. Inst. 704.• Cyrus s'estant enquis que c'estoit à dire, MONT. I, 650.• Je m'enquis à luy combien de fois il...., MONT. I, 185.• Pourtant la fault-il estudier et enquerir [la douleur], MONT. I, 304.• Socrates ramenoit tousjours l'enquerant à rendre compte des conditions de sa vie presente et passée, MONT. II, 239.• J'en suis fort peu enquis [de conseils], mais j'en suis encores moins creu, MONT. III, 270.• Tu enquiers et escoutes avant que de condamner, AMYOT Rom. 9.• Les devins enquis sur la signification de ce presage respondirent, AMYOT Timol. 11.Provenç. enquerer, enquerir, enquerre ; espagn. inquirir ; ital. inquerire, inchierere, inchiedere ; du latin inquirere, de in, en, et quaerere (voy. querir).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREENQUÉRIR. Ajoutez :3° S'enquérir à quelqu'un, demander à quelqu'un.• Je m'en suis enquis à M. l'avocat, RAC. Lexique, éd. P. Mesnard..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.