- querir
- (ke-rir, ou, populairement, kri) v. a. qui n'est plus usité qu'à l'infinitif et avec les verbes aller, envoyer, venir.Chercher avec mission d'amener, d'apporter.• Va querir un peu d'eau, mais il faut te hâter, CORN. Mélite, IV, 4.• Dites aux gens de monsieur le marquis qu'ils aillent querir des violons, MOL. Préc. 12.• Il envoie querir trois médecins dans les villes voisines, PASC. Prov. II.• En y allant, elle trouva un gentilhomme qui la venait querir de la part de madame la Dauphine, LA FAY. Princ. de Clèves, Oeuv. t. II, p. 177, dans POUGENS..• On les trouvait [les sénateurs romains] occupés du labourage et des autres soins de la vie rustique, quand on les allait querir pour commander les armées, BOSSUET Hist. III, 6.PROVERBE Il serait bon à aller querir la mort, se dit d'une personne lente.L'infinitif ancien de ce verbe était querre, qui se trouve encore dans la Fontaine : Messieurs, dit-il, en ce lieu n'ont que querre ; Les augustins sont serviteurs du roi, Ballade des Augustins. Querre est la forme régulière, du lat. quaerere, qui a l'accent sur quae. Querir ne se montre que dans le XVe siècle. La conjugaison régulière était : je quier, je queroie, querant, quis.XIe s.• Que il querreient que Rolans fust ocis, Ch. de Rol. XXX.• Pour que [quoi] je quis sa mort et son destreit, ib. CCLXXIII.XIIe s.• Un don (Je) vous quier, c'est le cor de Rollant, Ronc. p. 39.• [Mes yeux] Qui souvent ont esgardé, Là où je n'ai mie osé Dire que j'estoie quis, Couci, XII.XIIIe s.• Ainsi fu envoiés querre le marchis, et il vint au jor que il li orent mis, VILLEH. XXVI.• Par grant travail [ils] quierent richeces, la Rose, 5145.XVe s.• Si fut tasté et quis, et la lettre trouvée sur lui, FROISS. I, I, 228.• Ung vieil gentilhomme de Luxembourg appellé Anthoine le Breton le vint querir et luy dist, COMM. I, 4.XVIe s.• Dond venez vous ? où allez vous ? que querez vous ?, RAB. Pant. II, 9.• Chacun quiert son semblable, H. EST. Précell. p. 178.• Quiers tu meilleur pain que de froment ?, COTGRAVE .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.