- démenti
- démenti, ie 1.Qui reçoit un démenti, en parlant des personnes. Démenti en face sur ce qu'il venait de dire.En parlant des choses, dont on conteste la vérité. Un acte démenti.• Ce billet démenti pour n'avoir point de seing - Pourquoi le démentir, puisqu'il est de ma main ?, MOL. D. Garc. II, 5.Fig. Qui ne s'accomplit pas, qui ne reçoit pas d'effet, en parlant des choses.• J'ai vu tous mes projets tant de fois démentis, RAC. Bérén. V, 2.• Trop parfaite union par le sort démentie, RAC. Mithr. II, 6.• Et voit-on ses discours démentis par la suite ?, RAC. ib. IV, 1.• Et ma bouche, abjurant les dieux de ma patrie, Par mon âme en secret ne fut pas démentie, VOLT. Alz. V, 5.• Ordonne à mon courroux, à mes sens interdits Ces dédains affectés tant de fois démentis, VOLT. Zaïre, IV, 2.• Une chimère démentie par la raison et l'expérience, RAYNAL Hist. phil. V, 35.————————démenti 2.(dé-man-ti) s. m.1° Paroles par lesquelles on dément ce qu'un autre a avancé. Donner, recevoir un démenti.• J'en recevrai peut-être un honteux démenti, CORN. Agésil. III, 4.• Il y eut dans ce repas une jolie querelle sur un rien ; un démenti se fit entendre, SÉV. Lett. 16 juin 1671.• Il donne le démenti à son maître, BOSSUET Pierre, 1.• L'accusateur [devant la justice féodale] commençait par déclarer devant le juge qu'un tel avait commis une telle action ; et celui-ci répondait qu'il en avait menti ; sur cela, le juge ordonnait le duel ; la maxime s'établit que, lorsqu'on avait reçu un démenti, il fallait se battre, MONTESQ. Esp. XXVIII, 20.Par extension. Donner le démenti, contredire des assertions.• Donne le démenti aux impostures du poëte, HAMILT. Gramm. 9.• Il se propose des observations d'histoire naturelle qui pourraient bien donner le démenti à Moïse, D'ALEMBERT Lett. au roi de Prusse, 30 juin 1764.2° Il se dit aussi des choses. Ces faits donnent un démenti à votre assertion.3° Familièrement. En avoir le démenti, éprouver le désagrément de ne pas réussir en une chose.• Nous en pourrons tous deux avoir le démenti, CORN. Pulch. II, 2.• J'y suis trop engagé pour en avoir le démenti, MOL. Sicil. 5.• Se mettre en état de n'en avoir point le démenti, HAMILT. Gramm. 3.• Le marquis vient, il faut m'assurer un parti Et, je n'en prétends pas avoir le démenti, REGNARD le Joueur, IV, 5.• Les choses étaient trop avancées pour qu'on voulût en avoir le démenti, J. J. ROUSS. Conf. II.Un démenti vaut un soufflet, c'est-à-dire un démenti est un outrage assez grave pour que celui qui le donne s'expose à recevoir un soufflet.• Un démenti mérite un soufflet ; nous savons tes ruses, HAUTEROCHE Cocher, sc. 19.XVIe s.• Un homme qui se venge de son ennemi et le tue pour un dementir en est estimé plus gentil compagnon, MARG. Nouv. XLIII.• Celles là condamnent un dementi souffert, celles icy un dementi revenché, MONT. I, 119.• Quant aux divers usages de nos desmentirs, et les loix de nostre honneur en cela, MONT. III, 79.• Les injures legeres ne se repousseront avecques la dementie, d'autant que ceste parole est maintenant trop odieuse, ains avecques une negation plus douce, à laquelle on ne pourra respondre avecques la dementie, LANOUE 258.• À ceste heure une parole de neant, ou dite en jeu, attirera un dementir, LANOUE 247.• Le pauvre diable s'en alla sans un liard et avec le desmenti, D'AUB. Faen. III, 6.• Luy disant, qu'il allast vomir ses desmenteries ailleurs, CARL. IX, 12.Démenti 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.