- cousin
- cousin, ine 1.(kou-zin, zi-n') s. m. et f.1° Il se dit de tous les parents ou alliés autres que ceux qui ont un nom spécial. Les cousins germains sont les cousins issus de frères ou soeurs. Les cousins issus de cousins germains sont les cousins au second degré. Cousins au troisième, au quatrième degré, au sixième degré, parents à ce degré.• Chacun, jetant les yeux dans un rang ennemi, Reconnaît un beau-frère, un cousin, un ami, CORN. Hor. I, 4.• S'il vous souvient aussi, dès lors un trait de flamme Des yeux de ma cousine avait blessé votre âme, ROTR. Bélis. IV, 2.• Vous donnant des conseils de cousin à cousine, Il prétend vous tirer de vos égarements, Et par même moyen savoir vos sentiments, LA FONT Florentin, I, 6.• Un cousin, abusant d'un fâcheux parentage, Veut qu'encor tout poudreux et sans me débotter, Chez vingt juges pour lui j'aille solliciter, BOILEAU Épît. VI.• Vois-tu cet autre avec ce visage farouche ? C'est Ajax, fils de Télamon et cousin d'Achille, FÉN. Tél. XIX..• À Rome, le mariage entre cousins germains était permis, CHATEAUB. Génie, I, I, 10.Mon cousin, titre que le roi de France donnait, dans ses lettres, aux princes du sang, aux cardinaux, aux pairs, aux dues, aux maréchaux de France.• Le roi répondit aux grands d'Espagne, et leur donna à tous le cousin qu'ils ont aussi des rois d'Espagne, SAINT-SIMON 84, 98.Familièrement.• Je n'eus pas de peine à lui faire entendre [à M. de Beauvillier] que, quand bien même son expulsion ne serait pas résolue, l'intrusion d'Harcourt en était le cousin germain [en était l'équivalent, l'avant-coureur], SAINT-SIMON 221, 236.Fig. Si cette fortune lui arrivait, le roi ne serait pas son cousin, il en ressentirait un orgueil excessif.2° Familièrement. Cousins, personnes qui vivent comme bons amis. Ils sont grands cousins. Si vous faites telle chose, nous ne serons pas cousins.• Ces animaux vivaient entre eux comme cousins, LA FONT. Fabl. XII, 8.3° Cousin de la gueule noire, se dit dans le Berry de ceux qui sont intéressés dans les forges. La gueule noire est une métaphore par laquelle on désigne une usine à fer.4° Chanteau de pâtisserie qu'on envoie, quand on rend le pain bénit, aux parents et aux amis.PROVERBE Tous gentilshommes sont cousins, et tous vilains compères.XIe s.• Tedbal de Reims et Milon son cusin, Ch. de Rol. XII.XIIe s.• Cil quatre estoient et cosin et parent, Ronc. p. 121.• Mult nota les paroles que li quens respundi, Pur ço que li quens ert cusins le rei Henri, E erent d'un conseil e durement ami, Th. le mart. 52.XIIIe s.• Qu'à sa cousine [il] puist hastivement venir, Berte, XIII.• Il estoit en guerre contre Burile, qui ses cousins germains estoit, H. DE VALENC. 11.• Paor qui tint la teste encline, Parla à Honte sa cousine, la Rose, 3658.• Li dis doit le fait resembler ; Car les vois as choses voisines Doivent estre à lor faiz cousines, ib. 15394.• Nos apelons coisins toz cez que la loi apele parenz de par pere ou de par mere, Liv. de just. 231.• En ce meisme degré sont cil qui sont apelé cosin germain et coisines germaines : ce sont cil qui nessent de deus freres et de deus serors, ou de frere ou de seror, ib. 227.• Etli fix de mon oncle m'est el secont degré de lignage en montant, et l'apel on cousin germain, BEAUMANOIR XIX, 3.• Je ving au conte de Soissons, cui [duquel] cousine germaine j'avoie espousée, JOINV. 227.• Sire, se vous ne me lessiez dire que vous soiés cousin au roy, l'en vous occirra touz et nous avec, JOINV. 240.XIVe s.• Cognoistre sa cousine ou cas dessus dit n'est pas pechié pource que la decretale le deffent, ORESME Eth. 163.XVe s.• Son mari lui rendit la chose telle comme elle lui bailla, combien qu'il en demourast toujours le cousin [dupe], LOUIS XI Nouv. XIX..• Et tiens, qui en auroit affaire, qu'on la trouveroit aujourd'hui au rang de nos cousines [courtisanes] en Avignon, à Beaucaire ou autre part, LOUIS XI ib. LV.• Nous ferons venir à notre logis deux jeunes filles de nos cousines [filles de joie], LOUIS XI ib. LVIII.• Mes amis, vous faictes comme celuy qui espouse sa cousine, puis en demande dispensacion, Petit Jehan de Saintré, p. 235, dans LACURNE.XVIe s.• Après disner, ayant toujours continué ses premiers propos, ils furent incontinent cousins, DESPER. Contes, LXI.• Le faillir à gaigner honnestement, est cousin germain de perte, O. DE SERRES 738.• Et diroit on à voir la chere et grace de ces beaux mespriseurs de toutes choses, qu'ils sont cousins germains de quelque grosse souche de bois, Dial. de TAHUREAU, p. 45, dans LACURNE.Provenç. cosin, cozin, cousin, cozina, cousine ; catal. cosi ; ital. cugino ; pays de Coire, cusrin, cusdrin ; cosina, cousine ; bas-lat. cossofrenus, dans un glossaire du VIIe siècle ; du latin consobrinus, de cum, avec, et sobrinus, cousin ; c'est ce que montrent les formes cusrin, cusdrin, où l'r est conservée.————————cousin 2.(kou-zin) s. m.1° Moucheron dont la piqûre est fort incommode (culex pipiens).• Vous êtes tourmentée des cousins, SÉV. 487.• Je le compare aux cousins de votre pays qui font beaucoup de mal, sans qu'on les voie ou qu'on les entende, SÉV. t. VI, lett. 637, p. 404, dans POUGENS.• Le cousin qui voltige dans l'air a d'abord été habitant de l'eau ; c'est aussi sur l'eau qu'il va déposer ses oeufs, BONNET Contempl. nat. 11e part. ch. 5.2° Fig. Chasser les cousins, éloigner les parasites qui prennent prétexte de parenté ou d'amitié, par un jeu de mot sur le double sens que présente le mot cousin.Par un même jeu de mot. Être mangé de cousins, avoir toujours des cousins chez soi.XVIe s.• Cusin, monstre à double aile, au mufle elephantin, Canal à tirer sang, qui, voletant en presse, Sifles d'un son aigu...., RONS. 270.• Tant n'est la guespe ennemie au raisin, Ni au bergeail le moleste cusin, AM. JAMYN liv. V, Épigr. à Gellia.Génev. cusin ; saintong. cheusson ; du latin hypothétique culicinus, diminutif de culex, cousin.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.