- casanier
- casanier, ière(ka-za-nié, niè-r' ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel l's se lie : des gens ka-za-nié-z et paisibles) adj.1° Qui aime à demeurer chez soi, et, en parlant des choses, qui appartient aux gens aimant à demeurer chez eux.• Toute profession casanière ne lui plaît ni ne lui convient, J. J. ROUSS. Ém. III.• Les gens casaniers et sédentaires, J. J. ROUSS. ib. II.• Il n'est point d'assemblage plus bizarre que l'aspect guerrier de l'Allemagne entière et le genre de vie casanier qu'on y mène, STAËL Allem. I, 2, Moeurs..• Crois-moi, suis plutôt l'exemple De tes amis casaniers, Et reviens goûter au Temple L'ombre de tes marronniers, J. B. ROUSS. Odes, II, 8.2° Substantivement.• Il nous vaut mieux vivre au sein de nos lares, Et conserver, paisibles casaniers, Notre vertu dans nos propres foyers, GRESSET Vert-Vert, I.XIVe s.• Comme li casenier italien demourans en nostre royaume...., DU CANGE casana..XVIe s.• Si vous me laissez ici, j'estime la condition des casanieres de village meilleure que la mienne, YVER 564.• Il voulut bien montrer qu'il avoit vu du pays, et s'amusa à faire le casanier [courir les festins, les danses], disant qu'estudier estoit à faire à ceux qui ne savent rien, YVER 631.• Et environ huict ou dix mille bons chevaulx des arrierebans de la noblesse casaniere de mon royaume, CARLOIX IV, 10.• Qu'un roy casannier s'amuse à affiner ceste drogue en son escurial, Sat. Mén. Vertu du cathol. 3.• Je hay plus que la mort un jeune casanier, Qui ne sort jamais hors, sinon aux jours de feste, DU BELLAY VI, 11, verso.• Consumant, casanier, le plus beau de ton age En ta pauvre maison ou dans un froid vilage, RONS. Bocage roy. 1re partie, Dialogue entre les muses..• Voyez, aux provinces esloignées de la court, le train, les subjects, les officiers, les occupations, le service et cerimonie d'un seigneur retiré et casanier, nourry entre ses valets, MONT. I, 333.Bas-lat. casana, dérivé de casa, maison (voy. case).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.