- pêcher
- pêcher 1.(pê-ché ; l'r ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie ; des pê-ché-z en fleur) s. m.1° Genre de la famille des amygdalées, composé d'arbres originaires de la Perse.Arbre qui porte la pêche.• Il ne traite pas avec moins de soin les arbres qui, comme les pêchers, objet d'une industrie plus bornée et cultivés pour les délices d'une grande ville, font vivre par leur produit une partie du peuple industrieux qui l'environne, CONDORCET Duhamel..2° Chez le cheval, robe fleur de pêcher, robe caractérisée par des poils rouges rassemblés en bouquets sur un fond blanc.XIIIe s.• Peskiers ne periers ne noiers, Autre cier arbre qui fruit port, Fl. et Bl. 2026.XVIe s.• Un grave [sorte de mets] d'aloues [d'alouettes] en couleur de fleur de peschier, Ménagier, II, 4.Pêche 1 ; wallon, pihi ; génev. pêchier ; provenç. pesseguier, presseguier ; catal. presseguer ; portug. pessegueiro.————————pêcher 2.(pê-ché) v. a.1° Prendre du poisson avec des filets ou autrement. Pêcher une anguille, une carpe.Absolument.• Le maître de ce lieu dans huit jours pêchera, LA FONT. Fabl. X, 4.• Pêcher à la ligne, chasser à l'oiseau, s'asseoir sur un port pour voir couler l'eau, voilà d'aimables délassements, PICARD M. Musard, SC. 8.• Suétone nous apprend qu'Auguste.... s'amusait, pour chasser apparemment l'ennui qui l'accablait quelquefois sur le trône, à pêcher à la ligne, AMEILHON Inst. Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 407.Pêcher à la foule, marcher à pieds nus sur le sable, pour sentir les poissons qui, à la marée basse, y sont restés enfouis.Fig. et populairement. Pêcher au plat, prendre au plat même.2° Pêcher un étang, pêcher tout le poisson d'un étang.3° Il se dit de tout ce qu'on tire de l'eau. Pêcher des perles, du corail.4° Fig. et familièrement. Prendre, avec une nuance de mépris.• J'ai bien envie d'en savoir votre avis [de cette devise], et où je l'ai pêchée ; car je ne crois pas l'avoir faite, SÉV. 98.• Quel plaisir prenez-vous à dire du mal de votre esprit ?... où pêchez-vous cette fausse et offensante humilité ?, SÉV. 6 janv. 1672.• Je ne sais où j'ai pêché un si sot frère !, D'ALLAINVAL École des bourg. I, 2.Où a-t-il pêché cela ? se dit de quelque trouvaille, et aussi de quelque idée étrange, fausse, qui vient à l'esprit de quelqu'un.• Où mon gros abbé Mignot a-t-il pêché que le style est dans le goût de Sémiramis et de Mahomet ?, VOLT. Lett. d'Argental, 1er janv. 1777.PROVERBE Toujours pêche qui en prend un, c'est-à-dire ce n'est pas perdre tout à fait son temps que de faire un petit gain.XIIe s.• Cil qui devoit estre estaulis [établi] por pesxier les hommes, ST BERN. 571.XIIIe s.• Nus n'est defenduz d'aler à la rive de la mer, par achoison de poechier, en tel meniere qu'il ne face por ce viles ne maisons ou rivage, Liv. de just. 63.XVe s.• Philippe d'Artevelle n'estoit mie bien subtil à faire la guerre ni sieges ; car, de sa jeunesse, il n'y avoit esté point nourri, mais de pescher à la verge aux poissons, FROISS. II, II, 165.XVIe s.• Qui sera en cherche de la science, si la pesche où elle se loge, MONT. II, 98.• Il pescha en sa boëte une poignée d'escus, MONT. IV, 8.• Il n'est que pescher en grand vivier, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 91.• Pescher en eau trouble est gain triple ou double, LEROUX DE LINCY ib. p. 370.• Les despens montent plus que le principal ; c'est pescher, comme l'on dict, en filets d'or et de pourpre, CHARRON Sagesse, I, 23.• Il faut perdre un veron pour pescher un saulmon, COTGRAVE .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.