- balle
- balle 1.(ba-l') s. f.1° Petit globe fait de substance élastique, servant à jouer à la paume. Jouer à la balle. Lancer la balle.• Les hommes s'occupent à suivre une balle et un lièvre, PASC. Div. 10.Balle au mur, balle en long, balle empoisonnée, noms de divers jeux qui se jouent avec une balle.Avoir la balle belle, recevoir une balle qui se présente bien pour être relancée ; et, figurément, avoir une occasion favorable.Par extension.• La lumière est composée de petites balles qui bondissent sur ce qui est solide, FONTEN. Mondes, 2e soir..Fig. À vous la balle, cela s'adresse à vous, cela vous regarde.Se renvoyer la balle, se décharger l'un sur l'autre d'un embarras, et aussi se moquer alternativement de quelqu'un.• Le roi ne prit pas son parti [de Chamillart], et le laissa malmener par Bouflers et Harcourt, qui se renvoyaient la balle, SAINT-SIMON 232, 99.Prendre la balle au bond, profiter d'une occasion favorable.Fig. et populairement. Enfant de la balle, enfant d'un maître de jeu de paume, et, par extension, toute personne élevée dans la profession de sa famille.• J'étais en quelque sorte enfant de la balle, J. J. ROUSS. Conf. IV.2° Petite boule de métal servant à charger une arme à feu.• Et d'une main que la balle a meurtrie, [Il] Berce en riant deux petits fils jumeaux, BÉRANG. Vieux serg..• Personne ne réclamera contre la balle qui me percera la poitrine, CHATEAUB. Natch. II, 206.Balles ramées, deux ou trois balles de plomb jointes ensemble par un fil d'archal tortillé.Ce canon est de huit livres de balle, de douze livres de balle, le boulet de son calibre doit peser huit livres, douze livres.Terme de marine. Balle à queue, boulet monté à l'extrémité d'un manche, dont on se sert, après l'avoir préalablement rougi, pour fondre le brai.Terme de pêche. Traîner la balle, employer une ligne terminée par une balle ou un boulet.Au bon joueur, la balle lui vient, c'est-à-dire un homme habile sait faire tourner en sa faveur les chances fortuites.• La balle au bon joueur, SÉV. 433.XVIe s.• Jouoit à la grosse balle, et la faisoit bondir en l'air autant du pied que du poing, RAB. I, 24.• Deux cens milliers de poudre, douze mille balles [boulets] et deux mille pionniers, LANOUE 579.• Poltrot disoit à qui le vouloit ouyr, son desir de tuer le Guisard, monstroit des balles fondues exprès, et par là se rendoit ridicule, D'AUB. Hist. I, 176.• Des basilics [canons] de divers calibres, jusques à 80 livres de balles, D'AUB. ib. I, 246.• Aiant les reins couppez d'une balle ramée, D'AUB. ib. II, 287.• La baterie commença donc le lendemain, un coup de laquelle porta une bale artificielle ou autre dans la tour des poudres, qui mit en ruine une partie de la ville, D'AUB. ib. III, 523.• Bussi commenda au capitaine Bonnet, qui menoit son regiment, de mettre basle en bouche et allumer deux meches, D'AUB. ib. II, 183.• Les historiens sont ma droicte balle, ils sont plaisants et aysez, MONT. II, 109.Espagn. bala ; ital. palla ; de l'ancien haut-allem. balla, palla ; allem. moderne, Ball ; angl. ball ; anc. scandinave, böllr. Le mot est celtique aussi : gaélique, ball.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. BALLE.1° Ajoutez : Garder les balles, s'est dit comme garder les manteaux.• Et moi, durant ce temps, je garderai les balles ?, CORN. Place Roy. II, 7.2° Ajoutez : Les balles ont été primitivement rondes, comme elles le sont encore dans la plupart des fusils de chasse ; leur forme s'est modifiée, mais elles ont conservé leur nom, malgré l'étymologie. Balle oblongue. Balle évidée.Terme d'artillerie. Petites sphères en plomb, en fer, ou en fonte qu'on met dans les boîtes à mitraille et dans les obus à balles.Balle à feu, artifice d'éclairage ; c'est un projectile contenant une composition éclairante.Balles ramées, deux ou trois balles de plomb jointes ensemble par un fil d'archal tortillé.3° Moulage à la balle, sorte de moulage.• Dans le moulage à la balle, on fait pénétrer avec le pouce dans toutes les cavités, aussi également que possible, de petites balles de pâte que l'on juxtapose et que l'on comprime pour les souder ensemble, P. POIRÉ Notions de chimie, p. 192, Paris, 1869.4° Terme de métallurgie. Synonyme de loupe.• Les balles ou loupes peuvent être extraites pour être soumises au cinglage, si c'est du fer forgé qu'on se propose de produire, Journ. offic. 12 mai 1873, p. 3064, 2e col..————————balle 2.(ba-l') s. f.1° Gros paquet de marchandises.• Un libraire en dépêche à Paris une balle de 2000 exemplaires, VOLT. Lett. à Cath. 84.• Céluta tomba évanouie sur des balles de marchandises qui couvraient le quai, CHATEAUB. Natch. II, 242.Marchandise de balle, marchandise de qualité inférieure.Fig. et familièrement. Homme de balle, homme sans capacité, sans valeur ; chose de balle, chose sans mérite.• Allez, rimeur de balle, opprobre du métier !, MOL. Femmes sav. III, 5.• En effet, ce petit juge de balle est fier !, MONTFLEURY Fem. juge, IV, 2.• Ce rapport de balle achevé en peu de mots, le duc de la Force resta en place, SAINT-SIMON 509, 241.2° Balle de coton, nuage blanc et léger qu'on observe dans les régions tropicales.3° En termes de guerre, balle à feu, sorte de sac plein d'artifice, qu'on lance soit pour éclairer un terrain, soit pour frapper l'ennemi.XVIe s.• Une petite balle de mercier, LANOUE 554.• Ce ne sont point Estats de balle, ni de ceux qu'on vend à la douzaine, Sat. Mén. p. 1.• Encores choisirent-ils gens pour faire basles, pour porter vivres aux quartiers, et y despartir munitions, D'AUB. Hist. II, 149.Provenç. et espagn. bala ; ital. balla ; allem. Ballen ; angl. bale. Le même que balle 1, le paquet étant quelque chose d'arrondi.————————balle 3.(ba-l') s. f.Terme d'imprimeur. Tampon avec lequel on appliquait l'encre sur les caractères. Aujourd'hui on se sert du rouleau.Le même que balle, boule.————————balle ou bale ou bâle 4.(ba-l' ou ba-l' ou bâ-l') s. f.Terme d'agriculture. Petite paille ou capsule qui sert d'enveloppe au grain dans l'épi. Balles d'avoine, réunion de toutes les petites enveloppes florales qui restent après le battage de l'avoine.En termes de botanique, nom par lequel on désigne tantôt le calice membraneux ou glume qui entoure l'épillet dans les graminées, tantôt le périanthe particulier à chaque fleur, quelquefois même l'ensemble des enveloppes écailleuses de la fleur ou de l'épillet.Balle ou bale est plus usité que bâle.XVIe s.• À l'aube du jour, il se leva premierement un petit vent, qui esleva le dessus seulement et le plus delié de celle terre pouldreuse, comme la bale quand on vanne le bled, AMYOT Sert. 24.• La bale et bourriers des bleds battus en l'aire, O. DE SERRES 22.Burguy rattache ce mot au kymri ballasg, ballan, peau, glume, gousse.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.