- prologue
- (pro-lo-gh') s. m.1° Dans le théâtre grec, la première partie de l'action avant le premier chant du choeur ; partie qui, appartenant au tout chez Eschyle et Sophocle, fut transformée par Euripide en un monologue destiné à expliquer aux spectateurs ce qui a précédé l'action ; tel fut aussi le prologue dans le théâtre latin.• Outre les parties qui constituent l'essence d'un drame, et qui sont la fable, les moeurs, la diction, les pensées, la musique et le spectacle, il faut considérer encore celles qui le partagent dans son étendue ; et telles sont le prologue, l'épisode, l'exode et le choeur, BARTHÉL. Anach. ch. 70.Dans Térence, le prologue est une sorte de préface littéraire, ou une explication du poëte sur ses propres affaires, sur les attaques de ses ennemis.2° Ouvrage qui sert de prélude à une pièce dramatique.• Notre siècle a inventé une autre espèce de prologue pour les pièces de machines, qui ne touche point au sujet, et n'est qu'une louange adroite du prince devant qui les poëmes doivent être représentés, CORN. 1er disc..• Ce qui l'obligea [Racine] de faire pour moi le prologue de la pièce [Esther], Mme DE CAYLUS Souvenirs, p. 209, dans POUGENS.• Paul Pellisson, homme célèbre dans les lettres, composa le prologue en vers [des Fâcheux] à la louange du roi ; ce prologue fut très applaudi de toute la cour, et plut beaucoup à Louis XIV ; mais celui qui donna la fête [Fouquet] et l'auteur du prologue furent tous deux mis en prison peu de temps après, VOLT. Vie de Molière, les Fâcheux..• Le prologue de la Nuit et de Mercure dans l'Amphitryon de Molière réussit autant que la pièce même ; mais c'est qu'il est plein d'esprit, de grâces et de bonne plaisanterie, VOLT. Comm. Corn. Rem. sur le 1er discours..3° Terme de musique. Sorte de petit opéra qui précède le grand, l'annonce, et lui sert d'introduction.4° Avant-propos. Le prologue de la loi salique.• L'autre, en style pompeux habillant une églogue, De tes rares vertus te fait un long prologue, BOILEAU Disc. au roi..PROLOGUE, PRÉFACE. Le prologue est destiné à être récité ou joué, tandis que la préface n'a pas cette destination ; mais, au sens de préambule, prologue et préface ne diffèrent pas.XIIe s.• De ci dirons le conte, e si avons dit del prologe tant solement, Machab. II, 2.• Iceo est le prologe, puis comence la vie Del primerain Richart le duc de Normandie, BENOÎT t. I, p. 518.XIIIe s.• Ne vuel pas long prologue faire, Ains vuel à l'estoire venir, G. DE CAMBRAI Barl. et Josaphat, p. 1.XVe s.• Pouvons traire à propos un petit prologue de vaillance chevalereuse, Bouciq. II, 4.Provenç. prologue, prologre ; espagn. et ital. prologo ; du latin prologus, qui est le grec de avant, et, discours.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.