- givre
- givre 1.(ji-vr') s. f.Terme de blason. Serpent.On dit aussi guivre.• Rome a ses clefs ; Milan, l'enfant qui hurle encor Dans les dents de la guivre, V. HUGO Orient. 2.XIe s.• Serpens e guivres, dragon et aversier [diable], Ch. de Rol. CLXXXI.XIIIe s.• Car là n'est serpens ne wivre, Fl. et Bl. 1869.• Monseigneur Jehan d'Orliens, qui portoit banniere à la voivre, JOINV. 224.XIVe s.• La petite vivre occist le grant torel, Ménagier, I, 9.Berry, vouivre ; bourg. vouivre, vivre, fée, jeune fille résolue et vive. La forme régulière est guivre, qui vient du latin vipera (i avec un accent long ; e avec un accent bref), (voy. vipère), sans qu'il soit nécessaire de passer par le haut-allemand wipera, qui vient aussi du mot latin.————————givre 2.(ji-vr') s. m.1° Légère couche de glace dont les corps se couvrent quand la température devient assez froide pour congeler l'humidité qui est dans l'air. Le givre est formé principalement par la vapeur vésiculaire des brouillards qui sont condensés et congelés à la fois, et par la rosée qui s'est déposée sur les plantes. Cette nuit il est tombé du givre.• Montagnes que voilait le regard de l'automne, Vallons que tapissait le givre du matin !, LAMART. Harm. III, 2.2° Nom vulgaire donné à un principe qui préexiste dans les capsules de vanille et qui cristallise à leur surface.Bourg. gèvre ; prov. gibre, givre ; catal. gebre. Diez, remarquant que givre a aussi dans le parler du Languedoc le sens de glaçon pendant des arbres, pense que le givre a été comparé à un serpent, et est le même que givre 1. Mais, les intermédiaires manquant, la chose demeure fort douteuse. Pourrait-on y voir une forte contraction et corruption du latin gelicidium, givre, verglas ?
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.