- dam
- (dan) s. m.1° Dommage, préjudice. Il n'est guère usité que dans cette locution : à son dam, à votre dam, à mon dam.• Serait-il bien possible ? - à mon dam tu le vois, RÉGNIER Dial..• Ha ! pourquoi m'êtes-vous, à mon dam, si fidèles ?, RÉGNIER Élég. 2.• Toujours à nouveaux maux naissent nouvelles peines, Et ne m'ont les destins, à mon dam trop constants, Jamais après la pluie envoyé le beau temps, RÉGNIER Sat. XI.• Aimant mieux étouffer leurs mécontentements Que d'en faire à son dam des éclaircissements, TRISTAN Panthée, III, 1.• De l'argent dites-vous ? ah ! voilà l'enclouure ! C'est là le noeud secret de toute l'aventure ; à votre dam..., MOL. l'Ét. II, 5.• Il y [au patibulaire] viendra le drôle ! il y vint à son dam, LA FONT. Fab. XII, 23.• C'est marché fait ; il est fol à son dam, LA FONT. Magnif..• Tu as perdu Cyrus qui te crut alors, mais à ton dam, P. L. COUR. II, 158.2° Terme de théologie. Peine des damnés, privation de la vue de Dieu. La peine du dam.• Ce délaissement et cet abandon de Dieu est en quelque sorte la peine du dam, qu'il fallait que Jésus-Christ éprouvât pour nous tous, BOURD. Myst. Pass. de J. C. p. 166.IXe s.• Nul plaid qui cist meon fradre Karle in damno sit, Serment.XVIe s.• Ne celui don n'est don d'aucune chose, Mais plustost dam [tourment], si ce mot dire j'ose, MAROT III, 315.• Ce sera l'homme bien tenant, Fust à son dam, la foy promise, MAROT IV, 252.• Le bien des bons, le dam des inhumains, FOURQUÉ Vie de J. C. f° 117, dans RAYNOUARD.• Qui vont au dam d'autrui conquerir des lauriers, DE LANDUN la Franciade, p. 270, dans RAYNOUARD.• Faisons nous sages à leur dam, mais regrettons leur naufrage, CAMUS DE BELLEY Diversités, t. I, f° 430, dans RAYNOUARD.• S'il [mon héritier] n'a assez de ce de quoy j'ay eu si plantureusement assez, à son dam, MONT. IV, 70.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.