- complainte
- (kon-plin-t') s. f.1° Plainte que l'on fait entendre.• À vous seul en pleurant j'adresse ma complainte, RÉGNIER Élég. v..• Ne te lasse donc plus d'inutiles complaintes, MALH. VI, 18.• En ces propos mourants ses complaintes se meurent, MALH. I, 4.2° Chanson populaire sur quelque événement tragique ou sur une légende de dévotion. La complainte sur l'assassinat de Fualdès (en 1816). La complainte du Juif errant.3° Action par laquelle celui qui est troublé dans la possession d'un immeuble demande à être maintenu en possession contre l'auteur du trouble. La complainte est une action possessoire.En style de monitoire, faire complainte à l'Église.En matière bénéficiale, se dit d'une action qu'on forme pour être maintenu en un bénéfice, après en avoir seulement pris possession.XIIIe s.• Dame Dieux ouï ma complainte et ot merci de moi, Psautier, f° 36.• Li chastelains de Couci aima tant Qu'onc pour amor nuls nen ot dolor graindre ; Pour ce [je] ferai ma complainte en son chant, ANONYME dans Couci..• Quand mes complaintes [elle] entendi, la Rose, 4240.• Nos avons oï la conplainte, Or devons la response atendre Et l'un droit après l'autre rendre, Ren. 8754.• Mestre, fait li rois, s'onc oïstes En vostre terre tex conplaintes Com à ma cort a l'en fait maintes, ib. 8432.• Li rois avoit mandé durement et asprement de maintes pleintes et compleintes qu'il avoit oïes, Liv. de just. 14.XVe s.• Ces nouvelles et ces complaintes en vinrent à messire Jean de Hainaut [Philippe de Valois venait de ravager son territoire], FROISS. I, I, 98.XVIe s.• En complainte de nouvelleté, y a amende envers le roi et la partie, LOYSEL 753.• Car ce sont cris, pleurs et complaintes, MAROT I, 184.Complaindre ; provenç. complancha, complansa, complanta, complainta ; anc. catal. complancta, complanta ; ital. compianta.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.