- chaux
- (chô ; l'x ne se lie pas ; de la chô et du sable ; Chifflet, Gramm. p. 218, fait même remarque) s. f.1° Substance très répandue dans la nature, surtout en combinaison avec l'acide carbonique qui forme avec elle la pierre à bâtir et les marbres, ou avec l'acide sulfurique qui forme avec elle le gypse ou pierre à plâtre.Chaux vive, celle qu'on a débarrassée de son acide carbonique en la chauffant à grand feu dans des fours à chaux.Pierre à chaux, fragments ou morceaux de marbre et plutôt encore de pierre à bâtir commune qu'on veut réduire à l'état de chaux vive.Chaux hydratée, chaux vive sur laquelle on a versé de l'eau, qui l'échauffe, la dissout et forme avec elle une pâte fine et blanche douée de qualités alcalines très énergiques.Chaux éteinte, c'est la même chose que la chaux hydratée, lorsqu'elle est refroidie. C'est avec la chaux éteinte et le sable qu'on forme le mortier le plus solide. Bâtir à chaux et à sable, bâtir très solidement.Chaux hydraulique, celle qui durcit sous l'eau.Chaux maigre, celle qui n'augmente pas au contact de l'eau. On dit dans le sens opposé chaux grasse.2° Lait de chaux, blanc de chaux, chaux éteinte étendue d'assez d'eau pour s'étaler avec le pinceau et couvrir les murs comme un badigeon.Eau de chaux, eau qui tient de la chaux en dissolution.3° Terme de chimie. Protoxyde de calcium, alcali qu'on obtient en calcinant les carbonates calcaires naturels.Dans l'ancienne chimie, chaux métalliques, tous les oxydes métalliques, de couleur plus ou moins blanche, obtenus en exposant les métaux à l'action du feu.PROVERBE Cela est fait à chaux et à ciment. ou à chaux et à sable, se dit d'une affaire qui est faite solidement, avec toutes les formalités nécessaires.• Était à lui par hyménée Conjointe à chaux et à ciment, SCARRON Virg. travesti, dans LEROUX, Dict. comique..XIIe s.• E il fist cax et pierre atraire, Rou, 10211.XIIIe s.• Et fist porter à tous communement la chaut et le mortier, H. DE VALENC. XI.• Cil des vaissiaus lor jettoient chau vive es ielx, H. DE VALENC. XXXII.• L'en doit conter à droiture d'une teneure, puiser et abruver ses bestes, et droiture de pestre là, si et de fere i la chous, et de sablon foïr, Liv. de just. 141.• Boine chauc vive, ALEBRANT f° 34.XVe s.• Mais sa consequence et sa preuve Ne tiennent à chaulx ne à sablon, COQUILLART Plaidoyer de la simple et de la rusée.XVIe s.• Et mettras en l'eaue quelque quantité de chaux esteinte pour mieux les blanchir, PARÉ IV, chap. compl..• Si très fort a esté cassé [le fondement de la justice], Qu'il ne tient ne à chaux ne à sable, l'Ancien monde gottic, dans FABRE, Études sur la Basoche, p. 272.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.