- étriller
- (é-tri-llé ; ll mouillées, et non é-triyé) v. a.1° Nettoyer le poil d'un cheval avec l'étrille.• Même, s'il est besoin, étrille le mulet, RÉGNIER Sat. XVI.2° Fig. et familièrement. Étriller quelqu'un, le battre, le malmener. Il faut l'étriller d'importance.• Qui se trouvera pris, je vous pri', qu'on l'étrille, RÉGNIER Sat. XIII.• Si vous m'y surprenez, étrillez-y moi bien, CORN. Suite du Ment. III, 5.• Veut-il qu'à l'étriller ma main un peu s'applique ?, MOL. Amph. I, 2.• Après m'avoir fait si bien étriller, elle me mit à la porte, en disant qu'elle ne voulait point souffrir chez elle de fripon, LESAGE Gil Blas. x, 10.Par extension.• Qui d'estoc et de taille étrillent les auteurs, RÉGNIER Sat. X.Il se dit familièrement aussi d'une bataille. Les Français furent étrillés à Pavie.3° Faire payer trop cher. On l'a étrillé dans cet hôtel.Il a été bien étrillé, se dit d'un homme à qui on a fait payer trop cher, ou qui a fait de grosses pertes au jeu ou ailleurs, ou qui a passé par quelque rude maladie.XVe s.• ....Montés sur petites haquenées qui ne sont ni liées ni estrillées, FROISS. I, I, 34.XVIe s.• Il fallut que le prince d'Orange, bien estrillé de coups de canon, se retirast pour ce jour, D'AUB. Hist. II, 70.• Ils menoient des valetz de chambre delicatz, pour les estriller et frotter dedans le baing, AMYOT Alex. 72.• En Espagne, la beauté est vuidée et estrillée [grêle, mince, réduite comme par une étrille], en Italie grosse et massive, CHARRON Sagesse, p. 75, dans LACURNE.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREÉTRILLER. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.• Car li redois [rendu] roncin soi lait [laisse] bien estrilhier, P. MEYER Rapports, 1re part. p. 190.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.