- épuré
- épuré, ée(é-pu-ré, rée) part. passé d'épurer.1° Rendu plus pur. Une matière épurée. Un air épuré.2° Fig.• Cet amour épuré que Tite seul lui donne, CORN. Tite et Bérén. v, 2.• Il [Dieu] est seul de nos coeurs l'allégresse épurée, Et seul notre félicité, CORN. Imit. II, 5.• Il est d'autres esprits.... De qui tous les désirs dignement épurés...., CORN. ib. III, 4.• Il n'a laissé dans mon coeur, pour vous, qu'une flamme épurée de tout le commerce des sens, MOL. Don Juan, IV, 9.• Pourvu que ses transports, par l'honneur éclairés, N'offrent sur mes autels que des voeux épurés, MOL. F. sav. 1, 4.• Mon culte épuré De ma grandeur naissante est le premier degré, VOLT. Fanat. II, 5.• Dégagés de la terre, épurés de tout crime, LEMERCIER Louis IX, v, 6.3° Débarrassé de ce qui, dans le langage, n'est pas pur.• Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée, BOILEAU Art p. I.Qui s'attache à la pureté du langage (emploi vieilli).4° Débarrassé de ce qu'il y a de grossier, en parlant des ouvrages d'esprit.• [Le comique] qui est épuré des pointes, des obscénités...., LA BRUY. Disc. sur Théophraste..Rendu plus correct, plus élégant, en parlant du langage, du style.• Je n'aime point qu'on affecte avec les enfants un langage trop épuré, et qu'on fasse de longs détours, dont ils s'aperçoivent, pour éviter de donner aux choses leur véritable nom, J. J. ROUSS. Émile, IV.5° Qui a subi une épuration, une élimination, par raison politique ou autre.• D'autres invités y sont venus [au bal] et s'en sont allés parce qu'ils n'ont pas trouvé le bal assez épuré, P. L. COUR. Lett. II, 109.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.