- élan
- élan 1.(é-lan) s. m.1° Mouvement pour s'élancer. Il prit son élan. L'élan qu'il avait le fit tomber.• Il partit comme un trait, mais les élans qu'il fit Furent vains...., LA FONT. Fabl. VI, 10.N'avancer que par élans, avancer par des mouvements brusques et saccadés.2° Action d'élancer la voix.• À prix de faux clins d'yeux et d'élans affectés, MOL. Tart. I, 6.• Que dis-tu de m'y voir rêveur, capricieux, Tantôt baissant le front, tantôt levant les yeux, De paroles en l'air par élans envolées, Effrayer les oiseaux perchés dans mes allées ?, BOILEAU Épît. XI.• Aux élans redoublés de sa voix douloureuse Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse, BOILEAU Lutr. IV.• Il pousse des élans et des soupirs, LA BRUY. XIII.3° Fig. Ardeur inspirée par la passion, par l'enthousiasme.• Cette continuité [de l'oraison] consistait dans divers actes et dans de continuels élans de leur dévotion, BOSSUET États d'orais. VI, 40.• Sénèque.... vous offrira des idées ingénieuses et fines, des élans hardis et lumineux, DIDER. Ess. sur Claude..• Mais on admire, on aime, on soutient les talents, C'est en vain qu'on voudrait repousser leurs élans, GILB. le Poëte malheureux..• Oui, ce discours sans doute est un élan sublime, M. J. CHÉNIER Charles IX, III, 1.• Ces élans inquiets vers la postérité Ne sont pas de l'orgueil une vaine chimère, LEGOUVÉ Épichar. et Nér. II, 2.Ce jeune homme a de l'élan, c'est-à-dire il a un coeur disposé à l'enthousiasme.4° Ancien terme de marine. Écart que fait un vaisseau tantôt à tribord, tantôt à bâbord. Les élans sont à tribord.XVIe s.• Mais en l'homme, que le corps se meuve et seuffre quant et les eslans des passions, on l'apperçoit evidemment par la couleur pasle en frayeur...., AMYOT De la vertu morale, 25.Voy ÉLANCER ; Berry, alan. L'orthographe eslan ne laisse aucun doute sur l'origine de ce mot.————————élan 2.(é-lan) s. m.Espèce de cerf qui se trouve dans le Nord.Élan du Cap, un des noms vulgaires de l'antilope oréas, appelée aussi canna.Élan d'Afrique, l'antilope bubale.Élan des Anglo-Américains, le cerf du Canada.XVIe s.• Et quand ce ne seroit que la misere de l'animal, qui tombe si souvent en epilepsie (dont les Allemans l'appellent Hellend, qui signifie misere), PARÉ Licorne, 19.• La peau d'une beste que les Poulonois appellent elain, dont l'on fait des ceintures pour en ceindre les femmes estans au travail d'enfant, O. DE SERRES 938.• Quelques bestes sauvages, comme deux eslams, aussi des peaux de semblables eslams avec certains chiens levriers, tant de Russie que de ce pays de Dace, Lett. de Christiern II à François 1er, de 1519, dans GEFFROI, Notices et extraits, p. 504.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.