- éclanche
- (é-klan-ch') s. f.Épaule de mouton séparée du corps de l'animal.Jusqu'en 1835 l'Académie déclarait, après Furetière, que l'éclanche était la cuisse du mouton séparée de l'animal, autrement le gigot.• C'est le sens qu'a ce mot dans les passages suivants : Est-il un plus grand plaisir au monde que de commander dans son petit empire, d'y être maître de son plat et d'y recevoir, au sortir de la broche, une éclanche de mouton encore toute brûlante ?, DASSOUCY Aventur. ch. V, cité par Ch. Nisard, Curiosités de l'étym. franç. p. 227.• Éclanche de moi tant chérie, Près de qui jamais étourneau Au sage humain ne fit envie, Auprès d'une perdrix rôtie, Gigot, que tu me sembles beau !, DASSOUCY ib..XVIe s.• Les espaules, les esclanges, les gigots, RAB. t. IV, p. 27, dans LACURNE.Picard, éclainche, épaule ; wallon, clinche di vai, longe de veau. Origine inconnue et sens mal déterminé, puisque Rabelais semble distinguer de l'épaule aussi bien que du gigot l'éclanche. On a proposé l'ancien haut allemand hlancha, flanc. On a proposé aussi, dans le même idiome, l'ancien haut allemand scinca, jambe ; suédois, skanka ; allem. Schinken, jambon ; mais l'l manque ici. Enfin Génin, Récréat. t. II, p. 139, rattache l'éclanche à l'ancien adjectif esclanche, gauche (voy. l'historique d'ÉCLAMÉ), disant que le cavalier qui monte à cheval a la main gauche du côté de l'épaule du cheval, qu'ainsi le côté antérieur de l'animal a été dit son côté gauche, et que éclanche doit signifier épaule.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.