- verve
- (vèr-v') s. f.1° Caprice, bizarrerie, fantaisie (peu usité en ce sens, qui est le sens ancien).• Laisser aller la plume où la verve l'emporte, RÉGNIER Sat. I.Je ne sais par quelle verve il [le sieur Douet] a depuis peu quitté la France guerrière et autres bonnes et louables occupations, pour ne plus s'amuser qu'à des anagrammes, G. NAUDÉ, Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le card. Mazarin, p. 280, 2e éd.2° Chaleur d'imagination qui anime le poëte, l'orateur, l'artiste, dans la composition.• C'est alors que la verve insolemment m'outrage, RÉGNIER Sat. XV.• Maudit soit le premier dont la verve insensée Dans les bornes d'un vers renferma sa pensée !, BOILEAU Sat. II.• Et sitôt qu'une fois la verve me domine, Tout ce qui s'offre à moi passe par l'étamine, BOILEAU ib. VII.• Il a fallu que j'achevasse mal ce soir ce que j'aurais exécuté de verve ce matin, sans la cohue des importuns, DIDER. Salon de 1767, (Oeuv. t. XV, p. 83, dans POUGENS.• Vous [un peintre] avez mis dans cette seule toile la verve de Delacroix, l'inspiration poétique de Scheffer et la couleur de Decamps, CH. DE BERNARD la Chasse aux amants, v..Il se dit quelquefois d'excitation due à d'autres impulsions que la chaleur de la composition.• Si presque partout les choix populaires nous ont donné de bons administrateurs, ne l'attribuons qu'à la première et bouillante verve du patriotisme, MIRABEAU Collection, t. IV, p. 97.XIIIe s.• Et dient ce que pis lor semble, Quant il resunt entr'eus ensemble, Comment que chascuns d'eusvous serve, Car bien cognois toute lor verve, la Rose, 9284.• Mes [mais] faus amans content leur verve Si cum il veulent, sans paor, Qu'il sont trop fort losengeor, ib. 2418.XVe s.• De quoy ? estes vous desvoyé ? Recommencez vous vostre verve ?, Patel.XVIe s.• J'eusse prins cette forme [épistolaire] de publier mes verves, si j'eusse eu à qui parler, MONT. I, 291.• Il lui a pris une verve, COTGRAVE .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.