- universalité
- (u-ni-vèr-sa-li-té) s. f.1° Caractère de ce qui est universel, général.• Que cette Église ait quelque part des membres cachés, qu'elle s'obscurcisse, qu'elle périsse même quelque part, sa perpétuelle universalité ne laissera pas de subsister, BOSSUET 2e instr. past. 77.• Il y a des hommes dont les lumières sont tellement bornées que l'universalité des sentiments est la seule preuve qui soit à leur portée, DIDER. Suffis. de la relig. nat. n° 8.2° Caractère de ce qui s'étend à un ensemble de lieux, de temps, d'êtres.• Il [Jésus-Christ] en régla [de l'Église] la destinée sur la terre (qu'on me permette ce mot), en lui promettant une double universalité, l'une dans les lieux, et la seconde dans les temps, BOSSUET 1re instr. past. 3.• [Jésus-Christ] pauvre véritablement et le plus pauvre de tous les pauvres, parce que tous les pauvres ne souffrent que pour eux-mêmes, et qu'il n'y a que Jésus-Christ qui pâtisse dans toute l'universalité des misérables, BOSSUET Serm. Septuag. 2.• La perfection ne regarde pas l'universalité des hommes ni des choses, MONTESQ. Esp. XXIV, 7.• Il [Voltaire] joignait à l'universalité de sa langue son universalité personnelle, et c'est un problème de plus pour la postérité, RIVAROL Dict. Universalité de la langue franç. p. XXVI..• Il préférait d'interroger le brame sur l'universalité du déluge, qui a excité tant de disputes, BERNARD. DE ST-PIERRE Chaum. ind..3° Terme de jurisprudence. Totalité. L'universalité des biens.4° Aptitude à toute chose, capacité universelle.• Les esprits bornés et resserrés dans leur petite sphère ne peuvent comprendre cette universalité de talents que l'on remarque quelquefois dans un même sujet, LA BRUY. II.• Madame, j'avoue qu'il est assez singulier qu'en donnant la paix aux Turcs, on me donne aussi une traduction d'une comédie ; je vois bien qu'il y a certaines âmes qui ne sont pas embarrassées de leur universalité, VOLT. Lett. à Catherine II, 1er déc. 1772.• Je me doute bien que vous avez plus d'une affaire en arrivant à Paris ; mais je sais aussi que votre universalité suffit à tout, VOLT. Lett. Mme de Saint-Julien, 21 sept. 1775.• Pour vous rendre entièrement universel, il ne nous manque de vous qu'un ouvrage sur la tactique ; je l'attends incessamment comme devant éclore de votre universalité, VOLT. Lett. du roi de Prusse à Volt. 13 févr. 1776.5° Terme de logique. Qualité d'une proposition universelle.• Il est vrai que ses idées sont simples, étendues, vastes ; elles partent d'abord d'une grande universalité qui en est comme le tronc, et ensuite se divisent, se subdivisent, et, pour ainsi dire, se ramifient presque à l'infini, FONTEN. Leibnitz..• Il ne faut qu'un instant pour rendre à la vérité de ma proposition toute son universalité, DIDER. Lett. à Falconnet, sept. 1766.XVIe s.• L'universalité d'esprit, par laquelle le sage jette sa veue et consideration sur tout l'univers, CHARRON Sagesse, II, 2.Lat. universalitatem, de universalis, universel.Voy. universel.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.