- trépas
- (tré-pâ ; l's se lie : un tré-pâ-z affreux) s. m.1° Proprement, passage (sens qui n'est plus usité).Nom d'un droit de passage, qu'on payait sur la Loire, en passant d'une province à l'autre. Il y a de plus le trépas de Loire qui se lève sur tout ce qui descend, monte et traverse ladite rivière, depuis Candes jusques à Ancenis, Édit, sept. 1664.Terme de marine. Pas, pertuis.2° Fig. Mort de l'homme, passage de la vie à la mort.• La crainte de mourir et le désir de vivre Ressaisissent une âme avec tant de pouvoir, Que qui voit le trépas cesse de le vouloir, CORN. Pol. III, 3.• Ma fille qui s'approche et court à son trépas, RAC. Iphig. I, 1.• Peut-être n'y a-t-il rien au delà du trépas, MASS. Carême, Vérité d'un avenir..Au plur.• À ce prix j'aimerai les plus cruels trépas, CORN. Théod. II, 4.• Je ne puis rien, rien pour sa délivrance : Le temps n'est plus des trépas glorieux, BÉRANG. Cinq mai..Familièrement. Aller de vie à trépas, mourir.TRÉPAS, MORT. Trépas est poétique et emporte dans son idée le passage d'une vie à l'autre. Mort est du style ordinaire et signifie précisément la cessation de la vie. Le second de ces mots se dit à l'égard de toutes sortes d'animaux, et trépas ne se dit qu'à l'égard de l'homme.XIIIe s.• Et por chou [ce] ne creons nous pas Que ceste mors soit fors trespas ; Preudons ki passe ceste vie, Par ceste mort se glorefie, GUI DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 21.• Bons sens dure jusque en som ; Mès n'est, au droit jugement, Biautés c'un trespas de vent, Bibl. des ch. 4e série, t. v, p. 29.XIVe s.• De vie est li termes moult briés [bref] ; C'est aussi c'un trespas de vent, J. DE CONDÉ t. III, p. 54.XVe s.• Jusques à l'heure de son trespas [de Louis XI], COMM. Prol..XVIe s.• Le sage Caton quand il approcha de son trespas, AMYOT Marius, 87.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.