- tricot
- tricot 1.(tri-ko ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire) s. m.1° Tissu fait en mailles à l'aide d'aiguilles en métal, en bois ou en ivoire pour le tricot à la main ; le tricot se fait aussi avec des métiers. Une camisole, un jupon de tricot. Il fait froid, mettez votre tricot.• Nous indiquerons une anecdote d'après laquelle on pourra soupçonner que l'invention du tricot est d'une date assez moderne, et surtout postérieure aux étoffes à mailles, dont il est fait mention dans Pline, DESMARETS Instit. Mém. scienc. 1806, 2e sem. p 126.• Les transpositions des mailles doivent varier assez pour satisfaire à tous les dessins possibles d'agréments qui conviennent aux tricots dits toiles d'araignée, DESMARETS ib. 1808, p. 167, Hist..Bas au tricot, ou bas brochés, ou bas à l'aiguille, bas qui se font avec de petites broches de fil de fer qui, en se croisant les unes avec les autres, entrelacent les fils et forment les mailles. De réformer l'article 17, et d'en retrancher les marchandises de bonneterie au métier, pour n'y laisser subsister que celles à l'aiguille ou au tricot, Arrêt du conseil, 13 août 1737.2° Action de faire, de vendre des tricots.• Je venais de vivre avec les anciens, d'assister à la prise de Troie, à la fondation de Rome.... et de cette existence souveraine, héroïque, glorieuse, il fallait descendre, à quoi ? aux tricots et aux chaussettes ! quel déchet !, L. REYBAUD Jér. Paturot, I, 1.3° Diverses étoffes de soieries.Espèce de drap pour les troupes.Tricot d'abeille, tricot de Berlin, voy. tulle.4° Nom d'une coquille univalve, le cône marchand.Diez est porté à croire que tricoter est pour estricoter comme pâmer pour espasmer, et qu'il représente le néerlandais strik, maille, strikken, nouer. Au XVe et au XVIe siècle il y avait les mots trichot, tricotement, tricoter, tricoteur, qui signifiaient chicaneur, chicaner, chicane ; ils n'appartiennent pas à ce sens-ci ; ce sont des dérivés de tricher (voy. ce mot). Un arrêt du conseil du 7 août 1718 concernant les serges se réfère en ces termes à des lettres patentes : " Le feu roy.... ayant autorisé, par ses lettres patentes du mois de mars 1669, des statuts pour les manufactures des villages de Tricot et de Piennes en Picardie.... " Ainsi, dès le milieu du XVIIe siècle, le village de Tricot (départ. de l'Oise) avait des manufactures de serge ; aurait-il aussi fait du tricot, et serait-ce de là que le nom serait venu ? Mais, laissant cela, comme il n'y a pas d'autre historique que triquoteuse au XVIe siècle, cette orthographe fait croire que tricot vient de trique, l'aiguille en bois ayant été nommée un tricot ou petite trique.————————tricot 2.(tri-ko) s. m.Bâton gros et court.• Aux plus rudes tricots, aux plus épaisses gaules J'irais, pour vos appas, dévouer mes épaules, GHERARDI Théât. ital. les Souhaits, t. I, p. 362.• Où l'on vit le pauvre Picot, Après quelques coups de tricot, Rendre à Dieu son âme et son être, Courrier burlesque, p. 132, dans POUGENS.XVe s.• Lequel Sauvestre print une tricote ou billard, et en donna au suppliant sur le front, DU CANGE tricolus..• Un gros baston ou trigot de plein poing, DU CANGE trigum..Dérivé de trique.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. TRICOT. Ajoutez :Sentir le tricot, exposer aux coups de bâton.• Je sens que cette commission-là sent le tricot tout pur, MARIVAUX le Prince travesti, I, 14.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.