- tricherie
- (tri-che-rie) s. f.1° Tromperie au jeu.• De là ces tricheries indignes, et, s'il m'est permis d'user d'un terme plus fort, ces friponneries que cause l'avidité du gain, BOURDAL. Pénitence, 2e avent, p. 472.2° Figurément. Toute tromperie.• Je vois, je vois, c'est une tricherie De votre époux, LA FONT. Magn..• La nature fait assez souvent de ces tricheries-là ; elle enterre je ne sais combien de belles âmes sous de pareils visages, MARIV. Pays. parv. 1re part..• Je n'y verrais pas ce qu'on appelle le dessous des cartes ; j'ignorerais toutes les tricheries, et tant mieux, Mme DU DEFFANT Lett. à H. Walpole, t. IV, p. 307, dans POUGENS.• En tricherie on le [l'Amour] dit passé maître, BÉRANG. Coin de l'amitié..PROVERBE Tricherie revient à son maître, un trompeur est toujours dupe de ses propres inventions.• La tricherie enfin va toujours à son maître, HAUTEROCHE Soup. mal apprêté, sc. 1.XIIe s.• E nen est en sun espirit tricherie, Liber psalm. p. 38.• Ne cil n'aime pas Deu, qui n'aime leauté ; E Deus het tricherie et tute iniquité, Th. le mart. 40.XIIIe s.• Et s'il en y a nul qui pense mauvaistié ne trecherie, si ne s'i aproce mie, Chr. de Rains, p. 147.• On apele triquerie tout ce qui est fait à essient par menchonge k'on veut afermer por verité, BEAUMANOIR XXXIII, 9.XVe s.• Mais quant ceste peine arbitraire On m'adjugea par tricherie, Estoit-il lors temps de me taire ?, VILLON Ball. sur son appel..XVIe s.• Barres ou exceptions de [pour cause de] force, de peur, de tricherie, ne duroient qu'un an, LOYSEL 714.Tricher ; prov. tricharia ; it. treccheria. Tricharia était le nom d'une sorte de jeu de dés.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.