- traîne
- (trê-n') s. f.1° Action d'être traîné.2° Queue traînante d'une robe.• Quand le cortége royal pénétra dans le transept, un marteau oublié dans la précipitation du travail se prit dans la traîne de la duchesse de Sutherland, E. TEXIER le Siècle, 31 mars 1867.3° Terme de marine. Corde qui traîne à la mer ; pendant le combat on a soin d'en mettre autour du navire un certain nombre, afin que les hommes tombés à la mer puissent trouver là un premier moyen de sauvetage.• C'est un miracle que la manière dont un petit gentilhomme.... étant élevé en l'air par la bombe tomba à la mer, et se sauva en se prenant à une traîne, VILLETTE-MURSAY au ministre, 25 août 1704, dans JAL.Être à la traîne se dit d'un objet quelconque que l'on jette à la mer après l'avoir fixé au bout d'un cordage. Un objet quelconque jeté d'un bâtiment à la mer, au bout d'un cordage, est dit être à la traîne. On a sa chaloupe, un canot, des embarcations à la traîne, lorsqu'elles sont amarrées de l'arrière et traînées par le bâtiment dans sa marche. On dit quelquefois qu'on a un bâtiment à la traîne, mais plus souvent qu'on l'a à la remorque (LEGOARANT).Ce navire a trop de bois à la traîne, son arrière est trop renflé, trop lourd.4° Terme de marine. Petit chariot auquel est fixée l'extrémité d'un cordage que l'on commet, et qui se traîne à mesure que le commettage diminue la longueur du câble.5° Terme de pêche. Nom sous lequel on désigne assez souvent différentes espèces de seines, dont quelques-unes sont ordinairement composées de trois filets appliqués l'un sur l'autre.Pêche aux traînes, espèce de pêche que l'on fait avec un crochet double que l'on traîne sur le sable, pour en tirer les coquillages qui s'y enfoncent.6° Sorte de herse sans dents.7° Nom donné à ces menus bois qui for ment la lisière des forêts : ajoncs épineux, cépées rabougries, branches de taillis desséchées ou rompues. Les ramasseurs de traînes.8° Dans le Berry, chemin creux et ombragé.• Vous ne l'ignorez pas, véroniques des bois ; Bien des fois vous avez contemplé sous les traînes Le cortége navrant des tristesses humaines, THEURIET Rev. des Deux-Mondes, 1865, t. I, p. 743.9° Perdreaux qui sont en traîne, perdreaux qui ne peuvent pas encore voler ni se séparer de leur mère.XVe s.• Quant il fut près, il apparceu les beufz de Pierre Caurin hatellés aux trahines [charrettes] chargées dudit bois, DU CANGE trainare..Nom verbal de traîner.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETRAÎNE. Ajoutez :10° Portions traînantes de végétaux comparées à des queues de robes.• Il y a des réduits voilés par les traînes des passiflores, MADAME DE GASPARIN Bande du Jura, II, Premier voyage, 2e éd. Paris, 1865.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.