- superstitieux
- superstitieux, euse(su-pèr-sti-si-eû, eû-z') adj.1° Qui a de la superstition.• Le peuple le moins superstitieux est toujours le plus tolérant, VOLT. Philos. 4e homélie..• Le roi de Prusse, vainqueur de la superstitieuse Autriche, VOLT. Lett. Helvétius, 26 juin 1765.• Le savant Isaac Vossius, théologien incrédule et superstitieux, de qui Charles II, roi d'Angleterre, disait qu'il croyait tout, excepté la Bible, D'ALEMB. Oeuv. t. IV, p. 28.• Quand le siècle est superstitieux, le génie de l'observation est timide, STAËL Allemagne, III, 2.Substantivement. Personne superstitieuse.• Enfin t'ai-je dépeint la superstitieuse ?, BOILEAU Sat. X..• Le superstitieux est son propre bourreau ; il est encore celui de quiconque ne pense pas comme lui, VOLT. Philos. 2e homélie..• Ces superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont et donnent des terreurs paniques, VOLT. Dict. phil. âme..• Le superstitieux est gouverné par le fanatique et le devient, VOLT. Dict. philos. Superstition, v..2° Où il y a de la superstition. Une dévotion superstitieuse.• Remarquez que les temps les plus superstitieux ont toujours été ceux des plus horribles crimes, VOLT. Dict. philos. Superstition, IV.• Ce n'étaient point de méchantes femmes, mais des imaginations superstitieuses, STAËL Corinne, I, 4.3° Fig. Qui pèche par excès d'exactitude.• Sa santé ou plutôt sa vie ne se soutenait que par une extrême sobriété, par un régime presque superstitieux, et il pouvait donner pour preuve de son habileté qu'il vivait, FONT. Fagon..• Les commentateurs, peuple le plus superstitieux de tous ceux qui sont dans le culte de l'antiquité, FONT. Anc. et mod..XIVe s.• Se ilz ne disent ne n'enseignent aucunes choses supersticieuses ne damnables, le Songe du vergier, I, 178.XVIe s.• Craintes excessives et superstitieuses, CALV. Inst. 135.• Les chrestiens ne doivent estre superstitieux aux mots, moyennant que le sens soit bon et sain, CALV. ib. 1163.Lat. superstitiosus (voy. superstition).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.