- supercherie
- (su-pèr-che-rie) s. f.1° Mauvais tour, insulte (sens propre, primitif, mais aujourd'hui inusité).• Et ce ne sera pas en ma faveur, ce sera une supercherie que je recevrai, BALZ. liv. VII, lett. 11.2° Tromperie faite avec finesse.• Voyons si le projet ne saurait avorter, Si la supercherie.... - Elle est si bien tissue Qu'il faut manquer de sens pour douter de l'issue, CORN. Clit. I, 6.• Et de peur de supercherie, [l'ours] Le tourne [un homme faisant le mort], le retourne, approche son museau, LA FONT. Fabl. v, 20.• M'aurait-on joué pièce et fait supercherie ?, MOL. l'Ét. II, 5.• On se plaint partout et avec raison de la supercherie et de l'infidélité avec laquelle les commis des aides font leurs exercices, VAUBAN Dîme, p. 62.• Je regarde ces supercheries [attribution à Voltaire de Saül et David] des libraires comme des crimes de faux ; on est aussi coupable de mettre sur le compte d'un auteur un ouvrage dangereux, que de contrefaire son écriture, VOLT. Lett. Damilav. 21 juil. 1764.XVIe s.• Ce medecin qui n'endure pas facilement une supercherie et un affront, comme l'on dit, BOUCHET Serées, I, p. 365, dans LACURNE.• Faire une supercherie à un homme quand on luy fait un mauvais tour à l'impourveu, PASQUIER Rech. VIII, p. 661, dans LACURNE.• Des quatre [dans un duel à seconds], c'est une partie liée ; si vostre second est à terre, vous en avez deux sur les bras, avecques raison ; et de dire que c'est supercherie, elle l'est voirement, comme de charger, bien armé, un homme qui n'a qu'un tronçon d'espée...., MONT. III, 113.Ital. soperchieria, outrage, insulte, de soperchio, qui excède, surabondant. Soperchio a pour radical le lat. super, sur. Du sens d'outrage le mot est venu à celui de tromperie.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.