- serdeau
- (sèr-dô) s. m.1° Officier de la maison du roi qui recevait des mains des gentilshommes servants les plats que l'on desservait de la table royale.2° Lieu où l'on portait cette desserte, et où mangeaient les gentilshommes servants.• Le roi, sortant de table, aperçut un valet du serdeau qui, en desservant le fruit, mit un biscuit dans sa poche, SAINT-SIMON 30, 97.3° Endroit où se faisait la revente de la desserte des tables royales Un poulet acheté au serdeau.Ménage dit qu'à la cour on écrit cerdeau ; orthographe suivie par quelques auteurs.• Vulcain, tout frais banni du céleste cerdeau, LAMOTTE Fabl. IV, 7.XVe s.• Huissiers d'armes, cirurgiens, Chappellains, clercs de chapelle, Et sert de l'eau, tout m'appelle, E. DESCH. Poésies mss. f° 378.XVIe s.• Tous menus officiers du roy, jusques aux valets de pied, portiers, huissiers de salle, valets de fouriere, serdeleau, y estoient à souhaict abrevez, CARLOIX III, 26.• On observe à la cour cette coutume ancienne en tels jours de festes solennelles et de ceremonie, que le grand pannetier est appelé par un officier de cour, le plus souvent le serdeaue, à haute voix, le roy allant à la messe, par ces mots : Messire Charles de Cossé, grand pannetier de France, venez couvrir pour le roi, MIRAULMONT Des cours souveraines, p. 401.La forme ancienne est sert de l'eau ; il est donc impossible de n'y pas voir un officier ou un domestique, qui, primitivement, servait l'eau. E. Deschamps a dit de même sert de brouet : à nos amez happe-lopin, Sert de brouet et galopin, Poésies mss. f° 416. Cela écarte l'étymologie proposée par Scheler : servitellum, diminutif de servitium, service.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRESERDEAU. - HIST.Ajoutez : XIVe s.• Jehan, sert de l'eau, GÉRAUD Paris sous Philippe le Bel, p. 143.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.