- scepticisme
- (sè-pti-si-sm') s. m.1° Doctrine des philosophes qui doutent et qui examinent.• Le scepticisme est le premier pas vers la vérité, DIDER. Pens. philos. n° 31.• Le scepticisme ne convient pas à tout le monde, il suppose un examen profond et désintéressé, DIDER. ib. 24.• Il me semble que le scepticisme que certaines discussions historiques provoquent et entretiennent, n'est ni la moins douce ni la moins saine habitude que l'esprit humain puisse contracter, DAUNOU Instit. Mém. sc mor. et pol. t. IV, p. 543.2° Particulièrement, doctrine des philosophes pyrrhoniens.• Pyrrhon, disciple d'Anaxarque de la secte éléatique, exerça le premier cette philosophie pusillanime et douteuse, qu'on appelle de son nom pyrrhonisme, et, de sa nature, scepticisme, DIDER. Opin. des anc. philos. (philos. pyrrhonienne)..• Le scepticisme n'eut ni chez les anciens, ni chez les modernes, aucun athlète plus redoutable que Bayle, DIDER. ib..3° Il se dit, dans le langage général, de ceux qui affectent de douter de tout.• Ce scepticisme qui fut celui de Montaigne et de tant d'autres, leur laissait du moins du respect et même de la vénération pour le culte établi, GENLIS Mères riv. t. III, p. 2, dans POUGENS.Scepticisme n'est pas ancien. " Pascal, non plus que Montaigne, ne se sert du mot de scepticisme, que nous employons aujourd'hui ; on trouve dans la Mothe le Vayer la sceptique, [...], mais non le scepticisme, " HAVET, Pensées de Pascal, t. I, p. 45. La table de Bayle, édit. de 1715, donne : " sceptique, scepticisme, cherchez pyrrhoniens ; " mais à Pyrrhon on ne trouve pas scepticisme.SCEPTICISME, PYRRHONISME. Le scepticisme a un sens plus étendu que le pyrrhonisme, qui est la philosophie de Pyrrhon. Autrefois on n'avait que le mot pyrrhonisme ; et on confondait les deux nuances. Aujourd'hui le septicisme s'applique surtout à ce qu'on ne sait pas, par exemple l'essence des choses. Il se prend aussi quelquefois pour pyrrhonisme.Sceptique.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.