- sablon
- (sa-blon) s. m.1° Sable fin, très menu. Écurer la vaisselle avec du sablon.• Et dans Seine et Marne luira Même sablon que dans Pactole, MALH. VI, 2.• Pendant que nous multiplions nos iniquités par-dessus les sablons de la mer, BOSSUET Sermons, Charité fratern. 3.2° Au pluriel. Lieu sablonneux, amas de sable (sens qui a vieilli).• Je passai la mer Rouge et les sablons brûlés, DESMARETS Visionn. V, 7.• D'Édesse à Béroé sont de vastes sablons, LA FONT. Capt. de St-Malc..PROVERBE Le sablon va toujours au fond.XIIe s.• Li reis d'Egypte assembla si très granz gens come est le sablon qui est el rivaige de la mer, Machab. I, 11.XIIIe s.• Et les requisent une liue lonc parmi le sablon caut [chaud] et ardant, Chr. de Rains, p. 93.• L'en doit conter à droiture d'une teneure, puiser et abruver ses bestes, et droiture de pestre là, si et de fere i la chous [chaux] et de sablon foïr, Liv. de jost. 141.• Quant nous les veismes venir, nous fichames les pointes de nos escus au sablon, JOINV. 215.XVe s.• Les Anglois prirent terre assez près de Vennes, et issirent hors des vaisseaux, et mirent leurs chevaux sur le sablon, FROISS. I, I, 197.• D'après le sablon couru et demie heure passée [dans les joutes il y avait un sablier pour mesurer le temps], O. DE LA MARCHE Mém. liv. II, p. 560, dans LACURNE.XVIe s.• Par les sablons de la cuite Libye, DU BELLAY VIII, 16, verso.• Le crieur de sablon a passé par icy [on y a envie de dormir], OUDIN Curios. franc..• À Poulangis il s'en alloit Parmy les sablons et les fanges Portant sa maistresse à vendanges, Sat. Mén. l'Asne ligueur.Wallon, sâvion ; provenç. sablon, sablo ; ital. sabbione ; du latin sabulonem, dérivé de sabulum, sable. Le bas-latin sablonosus (voy. sablonneux) montre que dès le VIIe siècle il y avait une forme sablonem.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.