- résidence
- (ré-zi-dan-s') s. f.1° Demeure ordinaire en quelque lieu. Il a établi sa résidence en cet endroit.• Encore un autre mort faisait sa résidence Non loin de ce tombeau...., LA FONT. Matrone..Par extension, action de garder la chambre, de demeurer chez soi.• Me voici, après le dîner, dans la chambre du chevalier [de Grignan] ; il est dans sa chaise, avec mille petites douleurs qui courent par toute sa personne.... cet état de résidence et de ne pouvoir sortir lui donne beaucoup de chagrins et de vapeurs, SÉV. 14 janv. 1689.• [Sans enfants] il n'y a point de résidence dans les familles, J. J. ROUSS. Ém. I.2° Séjour actuel et obligé dans le lieu où l'on exerce quelque fonction. Les fonctions de ce magistrat l'obligent à la résidence.• Mais à l'ambition d'opposer la prudence, C'est aux prélats de cour prêcher la résidence, BOILEAU Ép. I.• Lois vénérables de nos pères, voeux si ardents et si anciens de toute l'Église sur la résidence des pasteurs, il vous connut, il vous respecta, MASS. Or. fun. Villars..Par plaisanterie.• Madame Royale envoya ce même officier le prier [Matha] de lui donner sa parole qu'il ne sortirait pas jusqu'au lendemain.... un bon repas l'attendait, il mourait de faim, et rien ne lui paraissait si déraisonnable que de l'obliger à la résidence dans cette conjoncture, HAMILT. Gramm. IV.3° Lieu où réside un prince, un seigneur. Cognac fut longtemps la résidence de François Ier.Résidences royales, châteaux qui dépendent de la couronne.4° Emploi, dignité de résident auprès d'un prince. Il demanda telle résidence.5° Il se dit des propriétés qui sont attachées à certains corps.• La résidence fixe, ainsi que la direction de la force magnétique.... dans le fer et l'aimant...., BUFF. Min. t. IX, p. 147.RÉSIDENCE, DOMICILE. L'idée propre de résidence est celle d'un lieu où l'on est fixé, établi ; celle de domicile est l'idée plus restreinte d'une maison et de l'habitation. La résidence est la demeure habituelle et fixe ; le domicile, la demeure légale ou reconnue par la loi. Paris est sa résidence. Son domicile est à Versailles.XIIIe s.• Se uns frans hons y veut estre, soit qu'il face residence entre les sers ou aillors, il ne pert por ce l'estat de francise, BEAUMANOIR XIV, 19.XIVe s.• Et soit acreue ou amenuisie la quantité des choses [médicaments] selon la quantité et la residence [persistance] de la char [fongueuse], H. DE MONDEVILLE f° 56, verso..XVe s.• J'ay fait plus continuelle residence avecques lui [Louis XI] que nul autre, COMM. Prol..XVIe s.• Il feit quelque temps sa residence en la ville d'Argos, AMYOT Alc. 52.• J'appelle personne, une residence en l'essence de Dieu.... or ce mot de residence doit estre pris en autre sens que celui d'essence, CALV. Inst. 75.• La residence [sédiment des urines] est quelquesfois meslée de matiere cruente et fusque, PARÉ XXI, 11.Provenç. residensa, residencia ; espagn. residencia ; ital. residenzia, residenza ; du lat. residere (voy. résider).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRERÉSIDENCE. Ajoutez :6° Il s'est dit pour résidu.• L'eau, s'évaporant à une chaleur fort lente, laisse au fond du vaisseau une résidence mêlée partie de sel, partie de terre, Lettres, etc. de Colbert, VII, 454.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.