- réconforter
- (ré-kon-for-té) v. a.1° Donner de la force.• Il [le perroquet] partageait.... Tous les sirops dont le cher père en Dieu, Grâce aux bienfaits des nonnettes sucrées, Réconfortait ses entrailles sacrées, GRESSET Ver-vert, I.2° Donner de la force morale.• En ce fâcheux état ce qui nous réconforte, C'est que la bonne cause est toujours la plus forte, MALH. II, 1.• Je vous assure que j'ai besoin d'être réconforté ; je ne puis plus rien faire par moi-même pour le tripot [le théâtre], VOLT. Lett. d'Argental, 4 juill. 1767.• Il suffit d'un doigt de vin Pour réconforter l'espérance, BÉRANG. Pet. coups..3° Se réconforter, v. réfl. Reprendre de la force. Se réconforter d'une longue abstinence.Se consoler.• Alors le loup s'enfuit, voyant la bête morte [tuée par le cheval qui lui avait dit de lire son nom écrit sur sa semelle], Et de son ignorance ainsi se réconforte, RÉGNIER Sat. III.XIe s.• Je atendi quet à mei repairasses [que tu revinsses vers moi], Par Deu merci que tu m'reconfortasses, St Alexis, LXXXVIII.XIIe s.• En teus [tels] essamples s'est granment reconfortez : Mais ne purquant mult ert el corage trublez, Th. le mart. 65.XIIIe s.• Car toutes voies est on plus tost reconfortés d'une perte que de deus, BEAUMANOIR XIV, 22.• .... me vint dire que la royne menoit moult grant deul, et me pria que j'alasse vers li pour la reconforter, JOINV. 281.XVe s.• Ils en font un petit tourtel, et le mangent pour reconforter leur estomac, FROISS. I, I, 34.• Le roy arriva en la ville de Paris en l'estat qu'on doit venir pour reconforter le peuple ; car il y vint en très grande compaignie, et mist bien deux mille hommes d'armes en la ville, COMM. I, 8.XVIe s.• Promettre sans donner est fol reconforter, COTGRAVE .Re..., et conforter ; bourg. reconfotai.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.