- récit
- (ré-si ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des ré-si-z agréables) s. m.1° Action de raconter une chose.• Et puisqu'il faut encor vous en faire un récit, CORN. Cid, I, 1.• Il y a autant de différence entre un récit que l'on fait sur des mémoires quoique bons, et une narration de faits que l'on a vus soi-même, qu'il y en a entre un portrait auquel on ne travaille que sur des ouï-dire, et une copie que l'on tire sur les originaux, RETZ Mém. t. III, liv. IV, p. 21, dans POUGENS.• Il trouva son sujet plein de récits tout nus, LA FONT. Fabl. I, 14.• ....Je suis encor d'avis Que nous rendions le temps moins long par des récits, LA FONT. Filles de Minée..• Je tremble au seul récit de la tempête furieuse dont la flotte fut battue durant dix jours, BOSSUET Reine d'Anglet..• L'éloquence de la chaire n'est pas propre au récit des combats et des batailles, FLÉCH. Tur..• ...que je vous fasse un triste récit de nos divisions, FLÉCH. Le Tell..• La poésie épique Dans le vaste récit d'une longue action Se soutient par la fable et vit de fiction, BOILEAU Art p. III.• Tel homme qui n'a point dessein de mentir en commençant un récit un peu extraordinaire, pourra néanmoins se surprendre lui-même en mensonge, s'il y prend garde, FONTEN. Orig. fabl. t. III, p. 272, dans POUGENS.• À table il ne faut que des mots et point de récits, MARIV. Pays. parv. part. 2.• L'histoire des plus grands princes est souvent le récit des fautes des hommes, VOLT. Louis XIV, 11.• Récits charmants, pourquoi n'êtes-vous que des fables ?, DELILLE Pit. IV.• On se plaît au récit des maux qu'on ne sent plus, C. DELAV. Paria, III, 4.• Lorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmants qui m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens avides Diront : quel fut cet ami tant pleuré ?, BÉRANG. Bonne vieille..2° Dans l'art dramatique, la narration détaillée d'un événement qui vient de se passer.• Lorsque cet inconvénient est à craindre, il est bon de cacher l'événement à la vue et de le faire savoir par un récit qui frappe moins que le spectacle, et nous impose plus aisément, CORN. 2e disc..• Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose [dans la tragédie], BOILEAU Art p. III.• Plusieurs hommes de goût et entre autres l'auteur de Télémaque ont regardé comme une amplification le récit de la mort d'Hippolyte dans Racine, VOLT. Dict. phil. Amplification..3° Familièrement. Langage avantageux que l'on tient sur quelqu'un. Je ne le connais point, mais sur le récit qu'on m'en a fait j'en ai bonne opinion.Faire un grand récit, de grands récits de quelqu'un ou de quelque chose, en parler très avantageusement.4° Terme de musique. Ce qui est chanté par une voix seule ou joué par un instrument seul. Récit de basse, de violon.Il se dit aussi de la partie qui, dans une symphonie, exécute le sujet principal.Synonyme ancien de récitatif.• Quand les Italiens firent revivre la tragédie au XVIe siècle, le récit était une mélopée, mais qu'on ne pouvait noter, VOLT. Dict. phil. Chant.XVIe s.• Le recit particulier des effects qui s'en sont ensuyvis de temps en temps seroit chose trop longue à deduire, LANOUE 51.Voy. réciter.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.