- ruiné
- ruiné, ée 1.1° Qui est en ruine.• N'est-ce pas plutôt [l'homme] un reste de lui-même.... un édifice ruiné qui, dans ses masures renversées, conserve encore quelque chose de la beauté et de la grandeur de sa première forme ?, BOSSUET la Vallière..On dit dans un sens analogue : des chemins ruinés.2° Fig. Qui a perdu sa force, sa vigueur. Un homme ruiné de débauche. Il est ruiné d'honneur et de réputation.• Cette ville pompeuse [une ville toute composée de riches], sans avoir besoin d'autres ennemis, tomberait enfin par elle-même, ruinée par son opulence, BOSSUET Sermons, Septuag. 1.• On dit : ma fortune est ruinée, je suis perdu, BOSSUET la Vallière..• Le premier soin de Scipion à son arrivée fut de rétablir parmi les troupes la discipline, qu'il y trouva entièrement ruinée, ROLLIN Hist. anc. Oeuvr. t. I, p. 543.• Hélas ! on va si loin pour le monde, pour la fortune, pour les plaisirs ; on tire d'une santé faible et ruinée tout ce qu'on peut et au delà, MASS. Confér. Jubilé..• Il arrivait qu'un oracle était ruiné pour un temps, et qu'ensuite il se relevait ; car les oracles étaient sujets à diverses aventures, FONTEN. Oracl. II, 2.Terme d'hippiatrique. Cheval ruiné, cheval dont les forces sont usées.Bouche ruinée, bouche qui n'a plus de sensibilité, en parlant d'un cheval.On dit dans le même sens que les jambes d'un cheval sont ruinées.3° Qui a perdu sa fortune.• Aussi disait-il qu'il y avait peu de différence entre un juge méchant et un juge ignorant.... pour ceux qui sont ruinés, il importe peu que ce soit ou par un homme qui les trompe, ou par un homme qui s'est trompé, FLÉCH. Lamoignon..• Je me trouve dans le cas des gens ruinés sans qu'il y ait de leur faute ; tout le monde les excuse, personne ne les assiste, DIDER. Claude et Nér. II, 1.Substantivement.• Il y a plus de ruinés que de parvenus, J. J. ROUSS. Em. I.————————ruiné, ée 2.Qui porte des ruinures.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.