- battre
- (ba-tr'), je bats, tu bats, il bat, nous battons, vous battez, ils battent ; je battais ; je battis, nous battîmes ; je battrai ; je battrais ; bats, battons, battez ; que je batte, que nous battions ; que je battisse, que nous battissions ; battant ; battu ; v. a.1° Frapper avec divers instruments. Battre le briquet, du plâtre, du fer. On bat le blé avec le fléau. Le forgeron qui bat l'enclume. Battre les flots avec les rames. Battre l'air de ses ailes. Battre la viande pour l'attendrir.• Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs, Bat l'air qui n'en peut mais...., LA FONT. Fab. II, 9.• La réputation, un son qui bat l'air et qui passe, MASS. Villeroy..Fig. Se battre les flancs, faire beaucoup d'efforts, et, ordinairement, simuler un grand zèle.Battre des siéges, des tapisseries, en faire sortir la poussière, en les frappant avec une baguette.Battre un livre, en presser les feuilles avec le marteau, pour rendre la reliure plus belle.Battre la laine, l'étendre sur la claie et l'y ouvrir à grands coups de baguette, pour qu'elle puisse être peignée ou cardée.Battre le tambour, donner un signal au son du tambour. Battre du tambour ou de la caisse, faire entendre le son du tambour. Battre le rappel, faire un appel au son du tambour. Battre la retraite, donner le signal pour rentrer au quartier. Battre la chamade, battre la caisse en signe de capitulation ; et figurément, ne savoir plus que répondre dans une discussion.Battre le fer, tirer souvent des armes, fréquenter les salles d'armes ; et figurément, il y a longtemps qu'il bat le fer, il y a longtemps qu'il étudie, qu'il exerce sa profession.Terme de maréchal. Battre les avives (voy. avives).Terme de typographie. Battre la lettre, la frapper avec les doigts.Terme de marine. Battre les coutures, enfoncer de l'étoupe dans les joints des planches.Battre monnaie, fabriquer de la monnaie à l'aide du balancier qui la frappe ; et figurément, se procurer de l'argent.Battre le sol, le fouler, le rendre compacte. Ils battaient le terrain pour l'aplanir.Battre la semelle, se dit d'une sorte d'escrime en usage parmi les écoliers, pour se réchauffer, et qui consiste à frapper alternativement la terre d'un pied, et de l'autre la semelle du camarade avec qui l'on prend cet exercice.Terme de maçon. Battre la ligne, faire vibrer un cordeau tendu qui est enduit de blanc ou de noir, et dont la marque se trace de la sorte sur une paroi.Terme de manége. Un cheval bat la poudre ou la poussière quand, trépignant, il avance peu.Terme de pêche. Battre le ruisseau, frapper l'eau avec des bâtons, ce qui effraye le poisson et le pousse dans les filets.Terme de chasse. Le cerf bat l'eau ou les eaux, quand, ayant été chassé longtemps, il se jette dans une rivière ou un étang.Fig. Battre l'eau, battre l'air, se donner une peine inutile.• Tu vois qu'à chaque instant il te fait déchanter, Et que c'est battre l'eau, de prétendre arrêter Le torrent...., MOL. l'Étour. III, 1.• Qu'on ne m'en parle plus, la chose est résolue. - Seigneur, considérez. - C'est en vain battre l'air, TRISTAN M. de Chrispe. II, 6.Fig. et populairement. Se battre l'oeil de quelqu'un, de quelque chose, ne pas s'en soucier, n'en tenir aucun compte. Je m'en bats l'oeil.• A-t-on vu rimer de cette sorte ? Bourreau ! - Je m'en bats l'oeil, LA FONT. Ragot. IV, 7.Fig. Battre les oreilles, assourdir, fatiguer.• Entendrons - nous des chrétiens nous battre les oreilles par cette belle raison ?, BOSSUET Honn. 3.Fig. Battre froid à quelqu'un, le traiter avec froideur. Locution prise du forgeron qui bat un fer à froid.2° Donner des coups à quelqu'un, maltraiter. On le battit de verges. Battez ce chien qui veut mordre. L'enfant fut battu par le maître d'école.Battre quelqu'un comme plâtre, le battre avec excès.Battre un homme à terre, le battre quand il ne peut se défendre ; et figurément, le critiquer, le tourner en ridicule, quand tout le monde est d'accord là-dessus.3° Terme d'artillerie. Diriger le feu du canon contre. Battre une place en ruine, en brèche. L'ennemi battait la route avec quelques pièces de campagne.• Mahomet battit les murs de Rhodes avec seize canons, CHATEAUB. Génie, IV, V, 1.Les anciens, assiégeant une ville, battaient les murs à coups de bélier.Fig. Battre quelqu'un en ruine, en brèche, ne pas lui laisser dans la discussion les moyens de se défendre, et aussi attaquer son crédit, sa réputation.4° Assaillir, ébranler ; se briser contre, en parlant de la mer, d'une rivière. La vigne est battue par le vent du midi. Les chênes que l'orage battait. La flotte fut battue des vents, de la tempête, par la mer. Les vagues battent le rocher. Le fleuve grossi vint battre les murailles de la ville. Les voiles battent les mâts, fouettent le long des mâts, parce que le vent ne les enfle pas.• Vous voyez que la mer en vient battre les murs, RAC. Androm. I, 3.• En doublant le cap Horn, après avoir passé le détroit de Le Maire, des tempêtes extraordinaires battent les vaisseaux d'Anson et les dispersent, VOLT. Louis XV, 27.5° Battre la mesure, donner aux musiciens, en haussant et baissant la main ou un archet ou bien un petit bâton, un signal qui leur indique le temps qui doit être employé à chaque mesure.6° Terme de danse. Battre des entrechats, faire des entrechats en dansant. On dit, dans le même sens, battre des six, battre des huit, c'est-à-dire frapper trois fois, quatre fois les deux jambes l'une contre l'autre, en même temps que l'on s'élève de terre.7° Agiter certaines choses liquides, mêler, brouiller. Battre des oeufs.Terme de jeu. Battre les cartes, les mêler, afin que le hasard seul préside à leur distribution.8° Terme de chasse. Battre les buissons, battre un bois, frapper avec un bâton les buissons, le bois, pour en faire sortir le gibier, et, en général, parcourir un canton pour faire partir le gibier.Se faire battre, se dit des bêtes qui se font chasser longtemps dans un canton.• Une heure, là dedans, notre cerf se fait battre, MOL. Fâcheux, II, 6.Par extension, parcourir, explorer. Les cavaliers battant la plaine. Nous battîmes le pays. Les chasseurs ayant battu les bois. Ils battront toute la ville.• Il doit battre plus le pays que moi, SÉV. 196.Fig.• Nous causons, je ne sais quel pays nous ne battons pas, SÉV. 352.Battre l'estrade, qui a vieilli, ou, battre la campagne, qui, comme terme militaire, vieillit aussi, pousser des découvertes du côté de l'ennemi afin d'éclairer ses opérations.Fig. Battre la campagne, divaguer, déraisonner, donner de vaines excuses, de vaines explications. Ce malade bat la campagne depuis quelques heures. Pressé de répondre avec précision, il battit la campagne.S'amuser à de vaines rêveries, à des imaginations qui n'ont rien de réel ni de possible.• Quel esprit ne bat la campagne ?, LA FONT. Fabl. VII, 10.Terme de marine. Battre la mer, courir des bordées nombreuses, dans le même parage.Fig. et familièrement. Battre le pavé, aller et venir sans but, sans occupation.Battre le chemin, rendre le chemin praticable ; et figurément, donner l'exemple, être le premier à faire quelque chose.• Je vais par un chemin d'épines et de flammes, Mais qu'auparavant moi Dieu lui-même a battu, Te retenir un lieu digne de ta vertu, ROTR. St Genest, IV, 4.9° Vaincre. Il a battu l'ennemi. Battre un général, battre l'armée qu'il commande. Ce général se fit battre. Un orateur exercé saura les battre. L'opposition fut battue par le ministère dans la chambre.• Si vous battez monsieur le Prince, vous n'aurez fait que votre devoir, HAMILT. Gramm. 5.Au jeu, gagner. Il m'a battu aux échecs. Je me suis fait battre au trictrac.10° V. n. Frapper. La grêle bat contre les toits. Les flots battaient contre la digue.Battre des mains, applaudir.Battre des ailes, agiter les deux ailes, en parlant d'un oiseau ; battre d'une aile, ne se servir que d'une aile.Fig. Ne battre que d'une aile, n'avoir plus la même vigueur, être mal dans ses affaires.Terme de manége. Battre à la main, expression par laquelle on désigne l'action du cheval qui, étant monté, élève et abaisse alternativement la tête, comme pour se débarrasser de la bride.Battre à la terre, fouler l'étoffe avec la terre en y lâchant un robinet d'eau.11° Atteindre, frapper sur. Le canon battait jusque-là. Le soleil battait d'aplomb en cet endroit.Battre au jeu de trictrac, c'est, en comptant le point amené par le dé, porter d'une flèche où l'on a une ou deux dames sur une flèche où l'adversaire n'en a qu'une seule, laquelle est alors battue. Battre à faux, c'est battre une dame de l'adversaire non pas du point d'un seul dé, mais de la somme des deux, et de telle façon qu'en les décomposant le premier porte toujours sur une dame couverte de l'adversaire. Battre le coin, c'est amener deux points qui conduiraient deux dames à la fois dans le coin de l'adversaire, quoique en réalité on ne les y mette pas.12° Être battu. Le tambour bat, la générale bat, c'est-à-dire on bat le tambour, la générale.Le tambour bat aux champs ou l'on bat aux champs, quand, par une certaine batterie, on indique à un poste qu'il doit sortir pour rendre quelque honneur.• Vous prenez votre flûte, lorsque vos tambours battent aux champs, VOLT. Roi de Prusse, 272.13° Battre en retraite, se retirer du combat ou d'un campement ; et au figuré, céder, reculer. Battre est dit pour se battre : se battre en retraite, qui est la locution ancienne, c'est-à-dire combattre dans la retraite.14° Être animé d'un certain mouvement. Les artères battent. Le coeur bat. Rien ne bat dans la poitrine de ce jeune homme.• Tant que le coeur me battra, tant que je vivrai. à ce mot en vain le coeur vous bat, CORN. Sertor. II, 4.• Le coeur bat plus violemment qu'à l'ordinaire, BOSSUET Conn. de Dieu, III, 17.• Il vous faisait battre le coeur, SÉV. 232.• Le coeur m'en battait, SÉV. 92.• L'homme, ranimant une rage assouvie, Cherche encor la douleur où ne bat plus la vie, LAMART. Harm. II, 7.• Rien d'humain ne battait sous ton épaisse armure, LAMART. Méd. II, 7.• Il faut prendre son parti, sans pusillanimité, dans toutes les occasions de la vie, tant que l'âme bat dans le corps, VOLT. Lett. Richelieu, 9 févr. 1767.Le fer de ce cheval bat, il commence à se détacher, il loche.Terme de vétérinaire. Battre du flanc, se dit d'un animal qui expire avec plus de fréquence que dans l'état normal.On dit que les métiers d'une fabrique battent, pour signifier qu'elle est en activité.15° Terme d'acoustique. Deux tons battent, quand, après avoir été dissonants, ils viennent à s'accorder ; ce qui produit une sorte de battement ou de renflement.16° Se battre, v. réfl. Se battre soi-même. Le lion irrité se battait de la queue.Terme de fauconnerie. Se battre à la perche, se dit lorsque l'oiseau de proie s'agite sur la perche où il est attaché ; et figurément, quand un homme se tourmente inutilement.17° Lutter corps à corps. Se battre à coups de poings, à l'épée, en duel.• Eh bien ! ils se battront, puisque vous le voulez, CORN. Cid, II, 5.Fig. Se battre contre des moulins à vent, lutter contre des périls, des obstacles imaginaires. Cette expression est tirée du roman de Don Quichotte, qui avait pris des moulins à vent pour des géants, et les avait attaqués.18° Combattre en bataille. On se battit avec courage des deux côtés.PROVERBESIl a battu les buissons et un autre a pris les oiseaux, c'est-à-dire sa peine a profité à un autre.Battre le chien devant le lion, faire une réprimande à quelqu'un devant une personne plus considérable, afin qu'elle se l'applique.Battre le chien devant le loup, se dit de gens qui, étant d'accord, se disputent pour faire croire qu'ils ne s'entendent pas et attraper leur dupe.Il fait bon battre un glorieux, il ne s'en vante pas, c'est-à-dire il aime mieux endurer des humiliations secrètes que de s'en plaindre.Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud, il faut presser vivement ce qu'on a commencé heureusement.Faire battre a deux sens très différents. On les fit battre par des gens apostés ; on aposta des gens qui les battirent. On les fit battre, on les mit aux prises, on fit qu'ils se battirent. On fit battre un ours contre trois chiens.BATTRE, FRAPPER. Frapper un homme, c'est lui donner un coup. Battre un homme, c'est lui donner plusieurs coups. On n'est jamais battu qu'on ne soit frappé, dit M. Guizot ; mais on peut être frappé sans être battu.XIe s.• [Un étendard] De cui lez ranges [franges] lui batent jusqu'as mains, Ch. de Rol. LXXXIX.• Enz en la selle qui est à or batue, ib. CII.• Bien le batirent à fuz et à bastons, ib. CXXXV.• À l'une main [d'une main] il a son piz [poitrine] batud, ib. CLXXII.XIIe s.• [Les cercles du haubert] Batu à orentor et environ, Ronc. p. 51.• D'heures en autres [il] va sa coupe [coulpe] batant, ib. p. 92.• Li cuers li bat, le foie et le poumon, ib. p. 100.• Mais ce poez veoir assez Que c'est li droiz chemins batuz, La charrette, 1378.• La meschine fud vestue de une gunele qui li batid el talun, Rois, 164.XIIIe s.• Ge bat cui ge vueil por chastier, Psautier, f° 189.• Qui toujours me batoit et de poins et de piés, Berte, XLVII.• Atant [la mésange] bati ses eiles et s'en vola, Chron. de Rains, 237.• Li rois l'escoute et se mervoille, Et bat ses paumes et fet feste, Et jure ses eulz et sa teste Qu'ainz mès ne fu veü tel gieus, Ren. 6023.• La praerie grant et bele Très au pié de l'iave batoit, la Rose, 123.• Lors a batu sa coulpe, si proie Dieu merci, Chans. d'Ant. V, 336.• Ferant et batant de maces et d'espées, JOINV. 227.• Et à chascun de ses nageurs [rameurs] avoit une targe [écu] de ses armes, et à chascune targe avoit un pennoncel de ses armes batu à or, JOINV. 215.• La pluie qui avoit batu les blez de lonc temps les avoit fait germer par dessus, ib. 210.• De une verge [que cela] seit meü, E ben pestri e ben batu, Ms. St Jean.XIVe s.• Cestui me ferira ou bastera, quant il sera homme, ORESME Eth. 206.• Se il [l'épervier] bat à la perche, c'est signe qu'il a fain, ou qu'il veult estre sur le poing, Ménagier, III, 2.XVe s.• Les Sarrasins ont cause et raison si ils s'en truffent ; car on laissa les prelats trop convenir ; qui leur battroit le ventre, on les mettroit à raison, FROISS. III, IV, 60.• Cueillir les grains et amener à l'hostel, mettre en la grange, battre et vanner, FROISS. II, II, 106.• En nom de Dieu, monseigneur Gaston m'a battu, mais il y a autant et plus à battre en lui qu'en moi, FROISS. II, III, 13.• Adont la damoiselle sage Qui d'amours savoit bien l'usage, Car batue en avoit esté, FROISS. Espinette amour..• J'ai trop perdu en ces deux dames ; J'en tors mes poins, j'en bac mes palmes, FROISS. Buiss. de Jon..• Montrez les moy, ces pauvres yeulx Tous batuz et deffigurez, CH. D'ORL. Chans. 70.• Et [Absalon] avoit des cheveux qui lui battoient jusqu'à la ceinture, MONSTREL. liv. I, chap. 39.• Quant vint le seizieme jour jusques à l'heure de disner, vindrent messaiges batans au roi, Bouciq. I, chap. 24.• Compagnon marinier, Grande et plaine est la mer ; Le flot bat au rivage, BASSELIN XIII.XVIe s.• Et bien souvent qui menasse est battu, J. MAROT V, 16.• Car aucuns ont souvent batu la gerbe, Qui n'en ont pas pourtant receu le grain, J. MAROT V, 17.• Comme sachant par vraye experience Que batre fer convient tant qu'il est chault, J. MAROT V, 24.• Tel fait baston dont souvent est battu, J. MAROT V, 46.• Reste que le chasteau, aussi vray que le dy, Fut batu des quatre heures, et prins devant midy, J. MAROT V, 159.• En combattant, et battant les batteurs, J. MAROT V, 275.• Il battoit les buissons sans prendre les oyzillons, RAB. Gar. I, 11.• Ils s'esbatoyent à battre les gerbes en la grange, RAB. ib. I, 24.• Ung guobelet de lierre bien precieux, battu d'or à la damasquine, RAB. Pant. IV, 1.• Il battoyt certains jours le pavé, RAB. ib. IV, 32.• Un parchemin pour en faire des velins pour battre l'or, RAB. ib. IV, 52.• Il inventa art et moyen de battre et desmolir forteresses et chasteaulx par machines et torments bellicques, RAB. ib. IV, 61.• Au battre faut l'amour, MARG. Nouv. XLVI.• Cette poictrine que tu bats si cruellement, MONT. I, 22.• Battu de la tempeste, MONT. ib..• Il me plaist de battre leurs aureilles de ce mot, MONT. I, 69.• Estant battu d'ambition, d'avarice, de temerité, de superstition, et ayant au dedans tels aultres ennemis de la vie, MONT. I, 174.• Celuy qui tumbe obstiné en son courage, il est battu, non pas de nous, mais de la fortune, MONT. I, 243.• L'honneur de la vertu consiste à combattre, non à battre, MONT. I, 244.• Et qu'ils se battent la conscience, si...., MONT. I, 273.• Je crois que le pouls luy battroit plus fort allant à l'assault qu'allant disner, MONT. I, 339.• Il commencea à battre de la queue à la mode des chiens, MONT. II, 193.• Mon maistre me faisant journellement battre, MONT. ib..• Suivre la voye battue et droicturiere, MONT. II, 224.• Les yeulx battus et ternis par le vigoreux exercice d'une nuict active, MONT. III, 373.• Ces gents là, disoit Laïs, battent aussi souvent à ma porte que aulcuns autres, MONT. IV, 130.• Ceux-là se pourroyent à meilleur droit appeler battus [flagellants] que les autres qui, revestus de linge et portans des fouets en leurs mains...., LANOUE 248.• Ils firent batre les gardes, et faire de grands feux, LANOUE 652.• Il alla charger ceulx qui estoient demourez, et les mena batant jusque dedans leur camp avec grand meurtre, AMYOT Fab. 20.• Leurs murailles que l'on batoit et assailloit en plusieurs endroits avec toutes sortes d'engins de baterie, AMYOT Timol. 26.• La commission qu'il luy bailla de faire battre de la monnoie, AMYOT Lucul. 4.• ....Qu'il luy porteroit secours tant que l'ame luy batroit au corps, et qu'il abandonneroit plus tost sa vie que sa foy, AMYOT Eumènes, 9.• Je vous avise que vous battez à froid ; parquoi, n'y perdez desormais davantage de temps, YVER p. 611.• Ils assisterent ceux de Bourdeaux avec 25 navires qui battoient la mer, D'AUB. Hist. II, 274.• Et sur le flanc lui battoit Tousjours la trompe et la trousse, RONS. 432.• Elle [la biche] battoit des flancs, sa langue estoit tirée, Comme estant jà du loup la proye desirée, RONS. 746.• Le coeur me bat d'espoir, RONS. 802.• Dont il revint tost en vie et si sain, Qu'il s'envola battant l'une et l'autre aile, ST-GELAIS 185.• S'en battre les joues [s'en moquer], NEVERS Mém. t. II, p. 136.• Qui veut batre son chien, trouve assez de bastons, COTGRAVE .Bourguig. baitre, beutre, baittre ; provenç. batre ; catal. batrer ; espagn. batir ; ital. battere ; de batuere ou battuere, transformé par le bas-latin en batere ou battere, comme on le voit par l'exemple de batualia et batalia. Il y a dans le celtique un mot qui a peut-être même radical : gaélique, bith, un coup ; anglais, to beat, battre.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREBATTRE. Ajoutez :19° Neutralement. Disputer.• Après avoir quelque temps battu là - dessus...., SAINT-SIMON t. VIII, p. 259, édit. CHÉRUEL..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.